Cet exode des cadres marocains est facilité chaque année par les missions Journées Québec, qui s’organisent au royaume, rapporte Hespress, précisant que la province compte recruter 3 000 nouveaux travailleurs étrangers d’ici mars 2023.
Pendant ce temps, le Maroc fait face à une grave pénurie d’infirmiers qualifiés. Ce besoin est estimé à plus 50 000 professionnels, selon le ministère de la Santé et à 34 000 selon le Mouvement des Infirmiers et techniciens de santé du Maroc (MITSM).
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Interpellée, Fatima-Zahra Belline, membre du MITSM, s’est dite « choquée » par ce chiffre, soulignant qu’il s’agit d’un phénomène réel qui s’accentue de jour en jour. Et d’ajouter qu’« au sein du Mouvement, nous avons tiré la sonnette d’alarme à maintes reprises sur ce fléau d’exode des infirmiers. Nous avons dans ce sens appelé les responsables à se pencher sur cette catégorie de cadres de santé vu que leur doléance principale, et qui les pousse à fuir le pays, ne coûtera rien à l’État. »
Pour expliquer cette fuite des cerveaux, la responsable dénonce un climat de « congestion » et des conditions de travail défavorables. « Ce ne sont pas les mauvaises conditions de travail, ou encore les salaires médiocres que touche cette catégorie de cadres de santé qui les poussent à fuir le pays. Mais plutôt les poursuites judiciaires à leur encontre. Ils risquent à tout moment, en raison du faible arsenal juridique qui réglemente la profession, de se retrouver derrière les barreaux », a-t-elle déploré.