Extrême droite : des Marocains piégés par des vidéos sur TikTok

23 avril 2025 - 15h00 - Espagne - Ecrit par : P. A

À Gérone, plusieurs jeunes Marocains vivant dans la rue sont filmés à leur insu, puis faussement présentés comme des voleurs dans des vidéos diffusées par des profils liés à l’extrême droite. Ces contenus viraux alimentent la stigmatisation et provoquent la colère jusque dans leurs familles restées au Maroc.

Ces enregistrements en direct sont publiés sur Instagram ou TikTok par des profils liés à l’extrême droite. L’objectif est de porter de fausses accusations sur ces sans-abris qu’on présente comme des voleurs. Ces vidéos deviennent rapidement virales sur la toile, suscitant l’inquiétude de ces jeunes migrants qui craignent pour leur sécurité.

Mohammed, l’un d’eux, a confié à La Vanguardia avoir été menacé par un groupe d’individus dans la rue. D’origine marocaine, il est arrivé en Catalogne il y a environ six ans, en compagnie de son père qui est retourné au Maroc. Après un bref séjour dans un centre pour mineurs géré par la Generalitat, il s’est retrouvé à ses 18 ans à la rue, passant la nuit dans des usines désaffectées, des parkings ou des gares.

À lire : Le quotidien d’Idriss, migrant marocain sans-abri à Grenade

Ces enregistrements ont été vus par ses proches au Maroc. « Ils m’ont dit qu’ils étaient très déçus de moi, parce qu’ils pensaient que je venais travailler en Espagne et non pas voler. Je leur ai dit que je n’avais rien fait, mais le mal est fait », a-t-il déploré.

D’autres jeunes migrants se sont retrouvés en difficulté après la diffusion de ces vidéos mensongères. Ils étaient sur le point d’obtenir un permis de travail, mais « ils n’ont plus d’espoir quand ils voient ces vidéos faites sur eux », a déclaré Yasser Souddane, le président de l’association ECCIT, appelant à soutenir ces jeunes qui « subissent ces fake news ».

Le responsable a expliqué qu’en raison de leur situation irrégulière, ces jeunes migrants évitent de déposer plainte. « Beaucoup ne disent rien par peur de ce qui pourrait leur arriver », regrette Souddane, qui demande la mise en place d’un bureau contre la haine et la discrimination raciales au niveau des Mossos. « La race ne doit pas être un critère d’identification d’un suspect. »

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