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Les incendies répétés survenus ces dernières années dans les bidonvilles à Almeria où résident de nombreux Marocains, ont accéléré le processus de libération de ces zones, conduisant plusieurs d’entre eux à se retrouver à la rue du jour au lendemain.
Saïd, 27 ans, est arrivé en 2018 à Barbate depuis Larache au Maroc dans un canot pneumatique, à la recherche d’une vie meilleure. Enfant unique, il était étudiant et avait pourtant une vie relativement stable. Depuis son arrivée en Espagne où il se débrouille pour leur envoyer un peu d’argent, il n’est plus retourné au Maroc. Sans papiers, sa vie en Espagne n’est pas aussi belle qu’il l’espérait. « Je suis plus mal loti ici qu’au Maroc », confie-t-il à El Correo.
Lui qui rêvait d’être coiffeur, a déjà parcouru plusieurs villes espagnoles en tant que travailleur saisonnier, de Grenade à Almeria, en passant par Huelva, Jaén, Cordoue et Barcelone. Sans-abri, il s’est retrouvé à Walili, le bidonville de Níjar (Almería) détruit lundi dernier. Les habitants de ce quartier insalubre, estimés à 31 816 dont plus de 7 000 migrants d’origine marocaine pour la plupart, gagnent entre 4 et 6 euros l’heure en tant que saisonniers. « Si tu ne meurs pas dans la mer, tu vas mourir ici », déclare Saïd qui évoque le danger à vivre dans le bidonville de Nijar.
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Walili avait des cabanes, une mosquée, un magasin et un bordel. Le bidonville a été rasé cette semaine, obligeant Saïd à se retrouver à la rue. « La vie était certes « un peu mauvaise » là-bas, mais au moins on avait un endroit où laisser nos affaires. Personne n’allait te voler. Nous étions comme une famille », se désole Saïd qui doit travailler dur et économiser de l’argent pendant trois ans pour obtenir un contrat de travail et des papiers. Le jeune homme confie avoir tout perdu dans l’incendie de sa cabane prise à 400 euros, incendie survenu alors qu’il participait à la campagne de fraises à Huelva l’année dernière.
Selon la police locale de Níjar, quelque 250 personnes ont été délogées à cause de la destruction du bidonville. Elles seraient plus de 500 à se retrouver à la rue, selon certaines ONG. Les autorités locales assurent que 80 migrants ont été pris en charge, mais ils seraient seulement 20 ou 30 selon Saïd. Le reste se trouverait dans les bidonvilles El Hoyo et La Pared. Les habitants de ce dernier bidonville, plus grand que Walili, craignent que leur zone soit la prochaine à être rasée.
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