Taofik Belassal est décédé en décembre 2019
Plus de deux ans après son décès à Huelva, le corps de Taofik a finalement été rapatrié au Maroc. Le jeune saisonnier marocain a perdu la vie en 2019 dans l’incendie du bidonville de la zone industrielle de San Jorge de Palos. Il aura donc fallu 27 mois au tribunal de Moguer, à la police judiciaire espagnole et à l’administration marocaine pour identifier le corps et autoriser le rapatriement, fait savoir Publico.
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Le tribunal a informé le 4 mars dernier le consulat général du Maroc à Séville, les services sanitaires et le salon funéraire qu’il ne trouve pas « d’objection » à ce rapatriement, tant que les « conditions légales sont remplies ». La dépouille de Taofik était conservée tout ce temps à l’Institut de médecine légale de Huelva. Sa famille a demandé en vain son rapatriement, la dernière fois en novembre dernier, après que la police marocaine a communiqué à la police judiciaire espagnole les résultats du test ADN confirmant l’identité du défunt.
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Il y a environ un mois, Taofik a été enterré au Maroc, dans un cimentière de Moulay-Bousselham (Kénitra), à environ 120 kilomètres au sud de Tanger. L’Association multiculturelle de Mazagón (Huelva), qui a suivi de près cette affaire devant le tribunal, dénonce un « mépris total des droits de la famille » de Taofik. « Il y a eu négligence, inefficacité et manque de volonté. À aucun moment, on ne nous a expliqué les raisons de ce retard » dans le transfert du corps de Taofik, a expliqué une porte-parole de l’organisation.
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L’association n’a pas manqué d’alerter sur le drame que vivent ces saisonniers marocains dans ces bidonvilles où ils « vivent dans des conditions dégradantes sans solution à court ou à long terme ». L’organisation a saisi l’occasion pour exprimer sa crainte quant au rapatriement du corps d’un autre jeune marocain, décédé la semaine dernière dans un incendie à Lepe, les mêmes causes produisant les mêmes effets. « Cette attitude des administrations, y compris de la justice, viole les droits de l’homme et ne peut être considéré que comme un acte raciste, indigne d’un pays démocratique », regrette l’association.