Le Belgo-marocain Gelel Attar alias « Abou Ibrahim » s’était lié d’amitié avec Abdelhamid Abaaoud, cerveau présumé des attentats perpétrés le 13 novembre 2015 à Paris, et de Chakib Akrouh, l’un des tueurs des terrasses, fait savoir La Capitale. Le djihadiste est connu de la justice belge surtout à travers le dossier de la filière terroriste jugée en juillet 2015, à Bruxelles, – dit dossier « Zerkani » – du nom d’un des plus importants recruteurs de djihadistes belges de ces dernières années. Plus d’une trentaine de prévenus avaient été convoqués dans le cadre de cette affaire. Absent à son procès tout comme plusieurs autres prévenus, Gelel avait écopé de cinq ans de prison.
Le djihadiste aujourd’hui âgé de 30 ans avait rencontré Khalid Zerkani à Molenbeek après s’y être installé en décembre 2011. Lors de son procès, il a été considéré comme le bras droit du prédicateur, car il l’avait hébergé à son domicile en 2012, et avait organisé plusieurs réunions, chez lui, pour convaincre d’éventuels candidats au départ, avec tout un matériel d’endoctrinement. La justice belge avait également reproché au djihadiste d’avoir encouragé de jeunes recrues à diverses activités délictueuses (vols, petits larcins, etc.), afin de financer les départs vers la Syrie.
Gelel avait fait face à d’autres ennuis judiciaires en Belgique. Il avait été interpellé pour avoir accompagné jusqu’en Syrie, par avion, en janvier 2013, Chakib Akrouh. Le jeune homme avait confié à sa famille que c’est le Belgo-Marocain, qui l’avait encouragé. Les deux hommes avaient été radiés des registres de la population de Molenbeek quelques mois après leur départ, mais Gelel est toutefois vite rentré en Belgique via l’Allemagne, avant de rallier le Maroc la même année.
Le 15 janvier 2016, le Belgo-marocain avait été arrêté à Casablanca. Il « serait en relation directe avec les terroristes qui ont perpétré les actes barbares de Paris, le 13 novembre dernier », avait précisé le ministère marocain de l’Intérieur. L’homme avait intégré la mouvance de djihadistes marocains « Jabhat Al Nosra », avant de rejoindre les troupes de Daech. Il a notamment combattu au sein de la katiba des « muhajirin » (« les immigrés », en arabe).