L’Algérie bloque-t-elle le corps de l’une des victimes de Saïdia ?
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La justice algérienne a condamné l’un des rescapés de la tragédie de Saïdia, blessé, arrêté puis détenu par l’Algérie. De quoi provoquer l’étonnement du Conseil national des droits humains (CNDH), qui appelle à offrir au détenu toutes les garanties d’un procès équitable et public.
Le Franco-marocain Smail Nabi, l’un des rescapés du drame de Saïdia, a écopé de 18 mois de prison ferme en Algérie, a fait savoir le Conseil national des droits humains (CNDH) dans un communiqué diffusé dimanche, qui exprime par ailleurs son étonnement quant à la rapidité du jugement. Il appelle alors « à offrir au détenu toutes les garanties d’un procès équitable et public, permettant la présence d’observateurs internationaux pour garantir sa sécurité. »
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Selon le témoignage d’un autre rescapé, Mohamed Kissi, frère aîné de l’une des victimes, ils étaient quatre jeunes vacanciers – trois Franco-Marocains et un Marocain – chacun sur un jet-ski sur les côtes marocaines mardi 29 août. Deux d’entre eux ont été tués par la marine algérienne après qu’ils se sont égarés. Le CNDH « condamne l’usage de balles réelles par les garde-côtes algériens, contre des citoyens sans défense, au lieu de prendre l’initiative, comme cela se fait, de porter secours et assistance aux personnes perdues en mer ».
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Un pêcheur a retrouvé le corps de Bilal Kissi, âgé de 29 ans, et ressortissant franco-marocain, flottant du côté marocain. Le corps d’Abdelali Mechaouer, âgé de 40 ans et de nationalité marocaine, a été repêché le lendemain dans les eaux algériennes et dirigé vers la morgue de Tlemcen. Touché, Smail Nabi, également Franco-Marocain, a été arrêté et détenu par l’Algérie qui l’accuse d’être entré illégalement sur son territoire jusqu’à sa condamnation. Quant à Mohamed Kissi, il a été sauvé par les garde-côtes marocains qui étaient à leurs recherches.
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Dimanche, le ministère algérien de la Défense nationale a, dans un communiqué, assuré que les garde-côtes ont effectué « des tirs de sommation » avant de tirer sur les vacanciers après leur « refus d’obtempérer » et leur fuite. Une version des faits contredite par le témoin de la tragédie, le rescapé Mohamed Kissi. « Ils (garde-côtes algériens) savaient pertinemment qu’ils avaient affaire à des vacanciers égarés et ils ont pourtant tiré », a-t-il accusé dans une interview au média Le360.
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