Cinq ans après la marche du 11 janvier 2015, organisée après les attentats de Charlie Hebdo et de l’hyper Casher, l’imam d’Alfortville dans le Val-de-Marne, et témoin de l’histoire, se rappelle encore de cette marée humaine, qui a vu défiler plus de 4 millions de personnes dans toute la France. "C’était magnifique, c’était chaleureux et convivial. J’en ai un très bon souvenir".
Selon le religieux, rien n’a changé, ou presque, depuis cette marche. À l’en croire, très peu de choses ont été faites, à l’exception de journées portes ouvertes organisées dans les mosquées de France pour rassurer la population.
Poursuivant ses explications, Abdelali Mamoun estime que la compatibilité entre la religion et la république doit être rappelée, rabâchée même à la mosquée. "C’est aux imams de rassurer les gens, de leur dire qu’ils ne sont pas des traitres à leur religion s’ils sont patriotes et fidèles aux valeurs républicaines. On parle d’éducation, pas seulement d’information. C’est un travail de longue haleine, qui doit se faire sur une génération au moins, parce qu’on a perdu beaucoup de temps", a-t-il précisé sur Europe 1.
Déterminé à combattre la radicalisation à travers un islam républicain, Abelali Mamoune a réclamé une loi sur le financement des mosquées pour réduire l’influence des mouvements religieux rigoristes, comme les salafistes ou les frères musulmans. "Il faut impérativement renationaliser l’islam de France par des musulmans de France, fidèles à la France et dont les intérêts sont ceux de la France. Et pas ceux des pays qui sous-traitent de l’étranger", a prévenu l’imam.