
Le roi Mohammed VI appelle à ne pas fêter l’Aïd al-Adha
Le Maroc fait face à une situation inédite. Dans un message adressé à la nation ce mercredi soir et lu par le ministre des Habous et des Affaires islamiques, Ahmed Toufiq, sur...
Face aux critiques des observateurs extérieurs opposés à l’annulation l’Aïd al-Adha au Maroc, Cheikh Mustapha Benhamza, membre du Conseil supérieur des oulémas du royaume, apporte des éclaircissements.
Dans un message adressé à la nation lu par le ministre des Habous et des Affaires islamiques, Ahmed Toufiq, sur la chaîne Al Oula le 26 février dernier, le roi Mohammed VI, commandeur des croyants, a exhorté les Marocains à ne pas accomplir le rituel du sacrifice de l’Aïd al-Adha cette année, en raison de la conjoncture difficile que traverse le pays, d’une sécheresse incessante et de la diminution du cheptel. Cette décision quoique motivée par des circonstances exceptionnelles est critiquée par des observateurs extérieurs. Des critiques rejetées par le cheikh marocain, Mustapha Benhamza lors d’un discours prononcé à la mosquée Al-Islah samedi 1ᵉʳ mars. Selon lui, ils ne comprennent pas les réalités du pays.
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Benhamza a insisté sur le fait que les décisions religieuses doivent tenir compte des conditions locales et non être influencées par ceux qui ne connaissent pas le contexte. Il a critiqué la tendance à appliquer des fatwas issues de contextes différents sans tenir compte des circonstances locales. Une « fatwa n’est pas un décret universel, mais une interprétation façonnée par le temps, le lieu et les conditions sociales », a-t-il rappelé, qualifiant d’illogique d’importer des décisions religieuses de l’étranger sans comprendre les réalités qui les ont façonnées. « Les érudits musulmans ont depuis longtemps reconnu la nécessité d’équilibrer les principes religieux avec le bien-être de la société », a-t-il noté.
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Selon le dignitaire musulman, un érudit ne se contente pas de réciter des textes juridiques, mais il examine la vie des gens et propose des conseils en conséquence. « Sinon, les décisions religieuses créent de la confusion plutôt que de la clarté », a-t-il expliqué. Il ajoutera : « la gouvernance islamique exige une vision globale des besoins de la société. Appliquer les textes religieux sans tenir compte de la réalité ne sert pas le bien public ». Pour étayer ses propos, il a rappelé que le pèlerinage à la Mecque avait dû être suspendu à cause d’épidémies. « Cette décision n’était pas une violation de la loi islamique, mais une mesure nécessaire pour protéger des vies », a-t-il dit. Et de poursuivre : « La loi islamique n’est pas rigide ; elle laisse une marge d’adaptation lorsque les circonstances l’exigent ».
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