Monique Kaltschmidt-Nadel est en couple avec un Français depuis des décennies et est mère de deux filles de nationalité française. Elle n’est pas elle-même française. Elle est donc obligée, comme tout résident en France, de faire renouveler sa carte de séjour tous les dix ans. Si elle a pu toujours obtenir le précieux sésame, la septuagénaire qui vit à Menthon-Saint-Bernard, en Haute-Savoie, peine à renouveler cette fois sa carte de séjour, en raison d’une confusion autour de son nom de famille et des difficultés à effectuer les démarches en ligne, rapporte Le Dauphiné Libéré. « Visiblement, ils ne cherchent pas à comprendre », se désole Monique Kaltschmidt-Nadel, qui ne parvient pas à obtenir de rendez-vous physique avec l’administration. Elle déplore encore : « Ils ne prennent pas en compte le fait qu’à mon âge, j’ai besoin de parler avec une personne en face ».
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Cette difficulté est née après la dématérialisation de la démarche pour demander une nouvelle carte. « S’il y a une incompréhension, à un moment donné il faut la convoquer. Cette dématérialisation est un drame pour toutes les situations qui sont aux marges », clame Helena, l’une des filles de l’Américaine. Elle n’a pas demandé la nationalité française après un demi-siècle passé dans l’Hexagone. La raison ? « Jusqu’en 1995, ce n’était pas possible sans perdre ma nationalité américaine », explique la septuagénaire, qui est par ailleurs une étrangère née de parents allemands émigrés aux États-Unis pour fuir le nazisme qui les avait déchus de leur nationalité.
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Sa carte de séjour française indique son nom de naissance, Kaltschmidt, avec comme signature « Monique K. Nadel », rapporte BFMTV. Pour sa dernière demande de renouvellement de carte de séjour, la septuagénaire a demandé que les deux noms soient associés avec un tiret. Selon elle, c’est cela qui a probablement créé une confusion auprès de l’administration française. En attendant d’obtenir gain de cause, elle peut se contenter de la prolongation de son titre de séjour actuel jusqu’en mai prochain.