Les fossiles découverts sur différents sites à Oued el Haï, au nord-ouest du Maroc, vont permettre aux paléontologues de définir l’époque où l’ancêtre des rhinocéros blancs actuels a remplacé les espèces les plus anciennes et aussi, de savoir à quoi ressemblait le climat à cette époque, fait savoir La Nacion. Dans le détail, ils chercheront à connaître les animaux et les plantes qui vivaient dans cette zone à l’époque et dans quelles conditions d’humidité et de température.
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« Ces découvertes nous permettent de savoir comment s’est passé le processus de désertification du Sahara, car cela ne s’est pas produit du jour au lendemain. Continuer à trouver des fossiles correspondant à différentes époques nous permet également de reconstruire comment le climat était dans la région et d’améliorer les informations pour les futurs modèles climatiques », explique Jan van der Made, chercheur au Musée national des sciences naturelles (MNCN-CSIC), et membre de l’équipe internationale de recherche sur ces fossiles.
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Le Sahara a commencé à se former il y a des millions d’années du fait des changements climatiques. C’est une région où la vie n’est plus possible aujourd’hui pour la plupart des grands mammifères. Mais il est important de savoir quelles espèces l’ont peuplé et à quelles périodes, ajoute-t-il. « Il est curieux de voir comment ’C. simum’ est passé de la vie au sud du Sahara vers le nord et a occupé l’espace de ’C. mauritanicum’. Cela s’est produit dans l’une des deux périodes avec un climat plus humide, entre 85 000 et 80 000 ou entre 105 000 et 100 000 ans, et c’était possible parce que la région du Sahara avait dans ces périodes une végétation appropriée », analyse Van der Made.
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Pour le chercheur, savoir comment la faune d’Afrique du Nord a évolué aide les scientifiques à améliorer et à mieux calibrer les modèles climatiques de la région. Les résultats de ces recherches menées par l’Institut catalan de paléoécologie humaine et de l’évolution sociale (IPHES-CERCA), le Centre national de recherche sur l’évolution humaine (CENIEH) et l’Université Mohamed I d’Oujda, ont été publiés dans la revue « Historical Biology ». Le projet, développé au Maroc, est financé entre autres par le ministère de la Culture et du patrimoine du Maroc et les groupes de recherche de la Generalitat de Catalunya.