Lutte contre le terrorisme : Human Rights Watch épingle la France
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Alors qu’une femme de 43 ans portait secours à la victime d’une agression dans le XVIIe arrondissement de Paris, elle s’était retrouvée en garde à vue accusée à tort de violences volontaires contre un agent de la BAC. Au tribunal de Paris, elle a été relaxée grâce à une vidéo qui la disculpe.
Les faits remontent au 19 août 2019. Sans le vouloir, Leila N. tombe sur une scène d’agression, rue Legendre, dans le XVIIe arrondissement de Paris, la nuit. La quadragénaire voit une femme gisant au sol entourée de ses agresseurs. Aussitôt, elle appelle le 17. Les policiers en civil, brassard police en vue, arrivent dans une voiture banalisée sur les lieux. Ensuite, ils isolent les agresseurs et les témoins. Dans la foulée, l’un des agresseurs hèle Leila N., vêtue d’un imperméable beige, depuis le trottoir et lui ordonne à plusieurs reprises de se taire : "Toi là-bas, t’as rien vu, tu dis rien", relate Le Monde.
Elle décide de prévenir le policier Florian G. de cette tentative d’intimidation. C’est alors que tout se complique pour la quadragénaire. Sur procès-verbal, Florian G., membre de la BAC du 17e arrondissement la décrit comme une jeune femme "excitée" en train de "vociférer" à laquelle il intimerait l’ordre de reculer. "Je vois qu’elle refuse de s’exécuter, j’essaie alors de l’accompagner avec le bras au niveau du trottoir d’en face […] Je décide alors de saisir son manteau avec ma main gauche au niveau de son épaule droite et je la repousse calmement vers le trottoir, sans force".
Selon la version du policier, la quadragénaire aurait saisi son pouce puis le "retourne très sèchement et très violemment". Il "a dû porter un coup", écrit-il. Son collègue, le brigadier de police Fabrice I., confirme cette version des faits. Florian dépose plainte pour violences volontaires. Leila N. passe la nuit en garde à vue. Mais une vidéo de la scène filmée par un riverain, sept témoignages directs, les certificats médicaux, tous versés au dossier contredisent la version des deux policiers.
Dans cette vidéo publiée sur Marianne, l’on voit Florian G., barbe touffue et casquette sur la tête, agripper la gorge de Leila N., l’étrangler, la repousser jusqu’au trottoir avant de la plaquer contre un mur. La quadragénaire crie et lui saisit la main. Au milieu de la séquence, le policier lui assène un coup de pied dans le tibia. Les cris de la femme sont distinctement audibles dans la vidéo : "Lâchez-moi, ça va pas ou quoi ?", hurlait-elle.
Au tribunal de Paris le 3 juin dernier, la présidente de la 28e chambre correctionnelle, Agnès Herzog, a déclaré que Leila a "tenté courageusement d’enjoindre l’agresseur à cesser de porter des coups à la victime au sol". Si elle a "tordu le pouce gauche » du policier, c’était pour « mettre fin à sa sensation d’étouffement » infligée par le gardien de la paix, non pas pour "porter atteinte à son intégrité physique", conclut la juge. Pour sa part, l’avocat David Curiel a accusé l’agent de la BAC d’avoir "travesti la réalité" sur procès-verbal. "Sans la vidéo, j’aurais été condamnée…", soupire la quadragénaire.
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