L’investissement privé est en chute libre au Maroc. C’est du moins ce que révèle la banque mondiale dans son nouveau rapport de suivi de l’économie marocaine.
Les Emirats Arabes Unis (EAU) sont en passe de devenir le premier investisseur étranger direct dans le Royaume, au moment où les IDE des principaux Etats du CCG (Conseil de coopération du Golfe) se positionnent au premier rang des apports en capitaux dans toute la région du Maghreb.
Avec un volume estimé à près de 5 milliards de dollars au Maroc, les IDE des EAU battent un record absolu, toutes nationalités confondues, en l’espace de quelques années seulement. C’est que les gros gabarits d’Emaar, de Dubaï Properties et d’Al Qudra Al Kabida, ont pris place dans le paysage économique national, dans un esprit de partenariat stratégique s’inscrivant résolument dans la durée. Ces initiatives marquantes sont renforcées par la venue, au début de cette semaine, d’une vingtaine de grands opérateurs de l’Emirat d’Abou Dhabi, dans le cadre de l’échange de visites d’affaires entre les Chambres professionnelles des deux Etats, en charge du commerce et de l’industrie. Et ce ne sont pas les « grosses cylindrées » qui manquent à l’appel, avec la présence remarquée du boss de la chaîne d’hôtels de luxe Rotana, Nacer Mohamed Annouwayss, en quête d’opportunités et d’espaces fonciers dans les régions d’Agadir, de Marrakech et de Casablanca.
D’autres opérateurs, et non des moindres, actifs dans les secteurs des hydrocarbures (le groupe Al-Hajiri International), les études d’ingénierie (IFOP) et autres étaient de la partie. Le message est clair : « nous sommes preneurs pour toutes les opportunités d’affaires qui s’offrent à nous, avec le meilleur taux de retour d’investissements, dans toutes les régions du Maroc, tous secteurs confondus », persiste et signe l’ingénieur PDG d’Al Qudra Holding, Salah Salem Bin Omeir Al Shamsi. Le grand mérite de ce « rêveur » qui pilote la plus grande compagnie générale d’investissements du monde arabe et du Moyen-Orient, expert en placements financiers et en création de sociétés par actions, qui a justement, en un temps record, fait d’Al Qudra Al Qabida d’Abou Dhabi, une success story, toutes ses filiales (une quinzaine) confondues, et de remplir à merveille une mission de « facilitateur » et de « mise en relations suivies » entre hommes d’affaires des EAU et du Maroc.
En effet, c’est sous sa double casquette de patron du holding et de président de la Chambre de commerce et d’industrie de l’Emirat d’Aboudhabi, que Salah Al Shamsi a conduit la mission d’opérateurs émiratis qui ont rencontré des représentants des chambres professionnelles homologues marocaines en provenance de plusieurs régions du Royaume. On dira, pour être exact, « triple casquette », puisqu’aux deux premières citées, il faudra ajouter celle de président de l’Union des Chambres de commerce des EAU, représentant l’ensemble des Emirats de ce pays prospère du Golfe. Les hôtes de notre pays, qui ont rencontré nos hommes d’affaires, le Premier ministre et plusieurs membres du gouvernement, sont disposés à saisir les occasions dans les secteurs de l’immobilier, du bâtiment, de l’habitat social, de l’industrie, des infrastructures, du tourisme, du commerce, des services, de l’agriculture, des pêches maritimes, et même des hydrocarbures. Le boss d’Al Qudra et dirigeant de la délégation d’investisseurs Emiratis se montre particulièrement dynamique dans l’effort de prospection et l’exploitation des opportunités économiques sur nos terres. En témoignent le partenariat initié avec des opérateurs marocains, en créant des sociétés mixtes d’investissements intéressant l’immobilier avec le Groupe Eddoha et l’agriculture en fondant la société Ikhlas spécialisée dans la production et la distribution de l’huile d’olive. Comme Al Qudra vient de prendre une option dans la création d’une troisième société mixte dans le secteur des pêches maritimes.
Et le mieux est à venir, dès juillet prochain, avec la signature de gros contrats intéressant les secteurs de l’immobilier et du tourisme. Aucun chiffre du portefeuille d’investissements d’Al Qudra n’est avancé, par mesure probablement de prudence vis-à-vis des « concurrents » de la région du golfe qui s’intéressent de plus en plus au Maroc. Des bruits circulaient sur un portefeuille global de 18 milliards de dollars à terme, mais Al Shamsi a écarté toute estimation dans les conditions actuelles. « Ce que je peux vous assurer, c’est que lorsque nous signons des contrats avec des partenaires marocains, il ne peut s’agir que de volume important d’investissements ».
Gazette du Maroc - Benhamed Mohammadi
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