Au Maroc, plusieurs investisseurs étrangers ont engagé des ressources importantes dans certains secteurs comme l’agriculture, l’immobilier, la restauration, sans une étude préalable. Conséquence, ils ont enregistré des pertes colossales du fait de la faible rentabilité de ces investissements.
Fort du postulat selon lequel « la marque mondiale se vend toute seule », ces investisseurs se sont lancés dans des projets sans étude de marché. Dans la mise en œuvre, ils ont fait l’amer constat de la demande locale faible, des coûts de production élevés, et de la concurrence féroce des entreprises marocaines proposant des services à prix réduit, ce qui a conduit la plupart d’entre eux à déposer le bilan après seulement quelques mois d’activités.
Pour éviter à d’autres investisseurs de subir les mêmes préjudices, des experts économiques leur recommandent de réaliser une étude approfondie du marché afin d’évaluer le niveau de la demande et la disponibilité des facteurs de production. Ce qui leur permettra d’investir sur la base de données réelles plutôt que sur des prévisions. Les experts les invitent également à se méfier de la publicité mensongère sur les réseaux sociaux, mettant en avant des secteurs porteurs, et à s’abstenir de s’engager dans tout projet d’investissement durable sans avoir réalisé une étude approfondie.
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« Les réseaux sociaux reposent sur l’impact psychologique du contenu diffusé, où la large propagation des success stories dans un domaine donné peut donner l’impression que ce domaine est le meilleur choix d’investissement. Cet effet peut être trompeur, surtout si ces histoires ne reflètent pas la réalité complète du marché », explique Younes Ait Hmadouch, professeur en macroéconomie et finance, dans une analyse titrée : « Courir après la mode d’investissement au Maroc : quelques leçons tirées de la réalité ».
Il ajoutera : « Par exemple, l’investissement de certains entrepreneurs dans la culture de l’avocat a été promu comme étant « l’or vert », mais peu d’entre eux ont pris en compte la rareté de l’eau et la hausse des coûts de production, ce qui a conduit à l’échec de nombreux projets en raison de la sécheresse ou de la faible rentabilité financière par rapport aux prévisions. »