Après les révélations de La Dépêche du Midi, l’ancien premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, a demandé, dimanche, que Gérald Darmanin « fasse la lumière » sur le recensement des élèves absents à Toulouse. « C’est n’importe quoi là franchement. On est dans une situation invraisemblable », a-t-il fustigé sur Radio J, avant de questionner : « Qu’est-ce qui a conduit à ce que des policiers décident de s’adresser aux chefs d’établissements (scolaires) pour connaître le taux d’absentéisme ? Qu’est-ce qu’ils cherchaient ? C’est ça qu’il faut savoir ». L’ancien député socialiste évoque “vraisemblablement” de la discrimination.
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Dans un communiqué publié dimanche, le ministère de l’Intérieur a reconnu avoir ordonné à des policiers de recenser à Toulouse, mais aussi dans d’autres académies, les élèves absents pour le jour de l’Aïd al-Fitr. « Le ministère de l’Intérieur et des Outre-mer étudie régulièrement l’impact de certaines fêtes religieuses sur le fonctionnement des services publics, et notamment au sein de la sphère scolaire. C’est dans ce cadre qu’une évaluation du taux d’absentéisme constaté à l’occasion de la fête de l’Aid-el-Fitr, le 21 avril dernier, a pu être demandée, dans certaines académies, aux chefs d’établissement. »
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Le département de Gérald Darmanin récuse toutefois les accusations « fichage religieux », assurant que sa seule motivation était l’évaluation du « taux d’absentéisme ». « Contrairement à ce qui a pu être affirmé au cours des derniers jours, le ministère de l’Intérieur et des Outre-mer ne pratique bien évidemment aucun fichage des élèves en fonction de leur confession : aucune donnée nominative n’a été ni demandée ni recensée à aucun moment », assure-t-il.