Un fait d’une rare violence à Paris. Lors d’une intervention des forces de l’ordre le soir du 13 juillet où des mortiers d’artifice sont tirés dans un quartier d’Aubervilliers, Sofiane, un jeune homme de 24 ans qui portait une minerve et dont le bras était en écharpe, à la suite d’un accident de la route dont il a été victime quelques semaines plus tôt au Maroc, s’est fait violemment agressé par un policier, rapporte Mediapart. Il venait de descendre pour fumer une cigarette en compagnie de plusieurs amis. Ces derniers ont eux, aussi, subi la colère des fonctionnaires de police.
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« Même pas 30 secondes après ils nous ont chargé, sans aucune raison. Ils sont venus, ils nous ont foncé dessus, ils ont commencé à taper mes collègues. À un moment j’essaie de me lever, il me met un coup de matraque dans la bouche, il ne veut rien savoir. Je ne sens plus mes dents, il me tape au bras droit, au bras gauche », raconte Sofiane à BFMTV.
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Après cette violente agression, ce jeune marocain a été admis aux urgences. Cette agression lui a causé d’énormes dommages : une fracture de la mâchoire et d’une lèvre ouverte et des dents cassées. Le 23 juillet dernier, il a été ausculté et une ITT de sept jours lui a été délivrée. « Je ne comprends pas comment un policier peut taper quelqu’un qui a un bras en écharpe et une minerve, qui en plus n’oppose aucune résistance. En plus après m’avoir bien tapé ils ne m’ont pas embarqué, c’est une injustice en fait. Il faut qu’il y ait justice. Les policiers n’ont pas tous les droits », reprend Sofiane.
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La victime a porté plainte contre le policier concerné. L’IGPN a été saisie de l’affaire et a ouvert une enquête judiciaire. En parallèle, la Préfecture de police de Paris a lancé une investigation administrative. « Mon client a un profil irréprochable, son casier judiciaire est vierge et il est inconnu des services de police », précise Avi Bitton, l’avocat de Sofiane. « Les témoins des faits, dont certains ont été entendus par l’IGPN, attestent que Sofiane n’a eu aucun mot ni aucun geste de provocation envers le policier », ajoute-t-il. Il s’étonne par ailleurs de « la lenteur avec laquelle l’IGPN voulait faire examiner Sofiane ».