Des policiers d’Agen poursuivis pour avoir violenté un Marocain

22 mai 2021 - 11h20 - France - Ecrit par : S.A

Le procès des trois policiers d’Agen soupçonnés d’avoir violenté un jeune Marocain lors de son interpellation et de son placement en garde à vue s’est ouvert jeudi 20 mai devant le tribunal judiciaire d’Auch. Le procureur de la République a requis des peines de trois à cinq mois de prison avec sursis et une interdiction d’exercer à titre temporaire pendant trois mois pour les mis en cause.

Trois policiers au tribunal pour violences présumées. Les faits remontent au mois d’août 2020. Un policier d’Agen aurait porté des coups à un jeune marocain de 20 ans devant la maison d’arrêt le 13 août. À la barre, le mis en cause reconnait « avoir eu un geste peu professionnel ». « Je l’ai repoussé, c’était une réaction instinctive. Nous ne sommes pas des robots et des machines. Il nous crachait dessus en nous disant qu’il allait nous transmettre le Covid », s’est-il défendu.

Une jeune femme a filmé la scène de la rue Montaigne avec son smartphone, rapporte La Dépêche du Midi. Cette vidéo de 29 secondes a été projetée à l’audience. « Tu as vu le coup de pied ! Je suis choquée », peut-on entendre. Les services du procureur de la République d’Agen ont saisi l’IGPN, et une enquête interne est menée. L’expertise a révélé que le policier a asséné un coup de pied à l’épaule et au visage de la victime. « Je ne voulais pas nuire à son intégrité physique », insiste le policier. J’ai tenté un balayage, mais j’étais déséquilibré. » « Pourtant sur la vidéo c’est très visible. Quand vous le frappez il est menotté et tenu par vos collègues », insiste aussi le tribunal.

Un soupçon de faux en écriture portant sur le procès-verbal d’interpellation rédigé par un autre policier au commissariat d’Agen est soulevé lors de l’audience. Le deuxième policier qui a comparu jeudi est l’auteur du premier procès-verbal. Les magistrats du tribunal gersois lui ont aussi reproché la rédaction de PV à géométrie variable. Le troisième fonctionnaire mis en cause devait également s’expliquer sur un PV litigieux mais également des violences présumées en cellule de garde à vue contre le jeune marocain interpellé la veille au soir. Il reconnait ces faits, mais pas le faux en écriture.

Le jeune marocain est en prison depuis novembre dernier et y restera jusqu’en mars 2022 pour des violences avec arme commises à Bordeaux, assorties à des outrages sur des policiers. Il a suivi l’audience en visioconférence depuis l’établissement pénitentiaire.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : France - Droits et Justice - Prison - Garde à vue

Aller plus loin

Dents cassées : un Marocain violemment agressé par un policier à Paris

Un jeune Marocain accuse un policier de l’avoir violemment agressé « sans aucune raison » à Paris. Il a porté plainte contre son agresseur présumé et réclame justice.

Du nouveau dans l’affaire « Ouassim et Sabrina » (vidéo)

La chambre du conseil de Bruxelles rendra, le 2 août prochain, une décision concernant l’affaire « Ouassim et Sabrina », deux jeunes décédés en mai 2017 dans une...

Abdellatif Hammouchi ordonne une enquête après une agression

Un homme a accusé sur les réseaux sociaux des policiers travaillant au service de police de Casablanca, de l’avoir agressé physiquement. Une déclaration grave qui a poussé le...

Maroc : manifestations après le décès d’un jeune par immolation à Sidi Bennour

Yassine, un jeune marchand ambulant, s’est immolé par le feu le 28 juillet à Sidi Bennour et n’a pas survécu à ses blessures. Il protestait contre la confiscation de son étal...

Ces articles devraient vous intéresser :

Corruption : des élus locaux pris la main dans le sac

Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur, tente d’en finir avec la corruption et la dilapidation de deniers publics. Dans son viseur, une trentaine de présidents de commune et de grand élus dont il a transféré les dossiers devant l’agent judiciaire...

Affaire de viol : Achraf Hakimi devant le juge

L’international marocain du Paris Saint-Germain, Achraf Hakimi, a eu affaire à la justice ce vendredi matin, en lien avec une accusation de viol portée contre lui.

Maroc : plus de droits pour les mères divorcées ?

Au Maroc, la mère divorcée, qui obtient généralement la garde de l’enfant, n’en a pas la tutelle qui revient de droit au père. Les défenseurs des droits des femmes appellent à une réforme du Code de la famille pour corriger ce qu’ils qualifient...

Maroc : des biens et des comptes bancaires de parlementaires saisis

Au Maroc, les parquets des tribunaux de première instance ont commencé à transmettre aux nouvelles chambres chargées des crimes de blanchiment d’argent les dossiers des présidents de commune et des parlementaires condamnés pour dilapidation et...

Maroc : l’utilisation de WhatsApp interdite dans le secteur de la justice

Le procureur général du Maroc, Al-Hassan Al-Daki, a interdit aux fonctionnaires et huissiers de justice d’installer et d’utiliser les applications de messagerie instantanée, et principalement WhatsApp, sur leurs téléphones professionnels.

Un député marocain poursuivi pour débauche

Le député Yassine Radi, membre du parti de l’Union constitutionnelle (UC), son ami homme d’affaires, deux jeunes femmes et un gardien comparaissent devant la Chambre criminelle du tribunal de Rabat.

Tarik Tissoudali condamné

Décidément, la semaine est décidément noire pour Tarik Tissoudali. Après s’être attiré les foudres de son club, La Gantoise, pour des critiques acerbes suite à la défaite contre le Standard, l’attaquant de 30 ans a été condamné vendredi par le tribunal...

Mohamed Ihattaren rattrapé par la justice

Selon un média néerlandais, Mohamed Ihattaren aurait des démêlés avec la justice. Le joueur d’origine marocaine serait poursuivi pour agression et tentative d’incitation à la menace.

Immobilier au Maroc : bonne nouvelle pour les nouveaux acquéreurs

Des changements ont été opérés pour impacter positivement le secteur de l’immobilier. Le délai prévu dans l’article 573 relatif à l’introduction d’une action en justice pour défaut de garantie n’est plus limité à 365 jours.

Vers une révolution des droits des femmes au Maroc ?

Le gouvernement marocain s’apprête à modifier le Code de la famille ou Moudawana pour promouvoir une égalité entre l’homme et la femme et davantage garantir les droits des femmes et des enfants.