Les agents recenseurs, dont la plupart sont des enseignants, se rendront dans quelque cinq millions et demi de foyers, durant une vingtaine de jours, pour poser des questions sur les niveaux d’instruction, les langues parlées, le travail ou encore les éventuels handicaps.
Le Haut Commissariat au Plan (HCP), chargé de mener cette opération avec un budget équivalent à 42 millions d’euros, a lancé depuis quelques mois une large campagne de communication avec pour slogan : « Pour une vision claire de l’avenir ». Cette campagne vise à vaincre les réticences d’une population peu coopérative en général face à « l’utilisation » des chiffres d’un recensement que la loi rend obligatoire.
La crédibilité des chiffres et leur actualisation est l’un des obstacles au développement du pays. Les autorités ne disposent pas en effet de statistiques sur des questions sensibles tels que les langues parlées (pourcentage des arabophones et des berbérophones) ou sur la population des bidonvilles qui ceinturent les grandes villes. En 2003, environ 12 millions de Marocains étaient analphabète, le taux de chômage officiel atteignant 11,2% de la population active.
Pour ce cinquième recensement depuis l’indépendance en 1956, le HCP promet confidentialité et transparence car il s’agit, souligne-t-il, « d’un instrument scientifique incontournable pour la gestion économique et sociale du pays ».
Le nombre des Marocains est passé de 11 millions en 1960 (date du premier recensement) à 26 millions en 1994. Il est estimé, en 2003, à 30,1 millions. Selon le Centre marocain de conjoncture, l’effectif global de la population atteindrait 35 millions en 2014, soit une augmentation moyenne de la population de 450.000 habitants par an environ.
AP