Le comité de vaccination est confiant quant à la disponibilité, en quantité suffisante, des deux vaccins (AstraZeneca et Sinopharm) actuellement utilisés dans le cadre de la campagne de vaccination contre le Covid-19 au Maroc. Mais pour certains observateurs, qui craignent une pénurie de vaccins, il serait plus rassurant de diversifier l’offre de vaccins. Le directeur du laboratoire de biotechnologie de la Faculté de médecine et de pharmacie de Rabat, Azzedine Ibrahimi, suggère par exemple de se procurer le vaccin russe « Spoutnik V » qui selon lui, « a démontré son innocuité et son efficacité », ou le vaccin américain « Moderna ».
Bien avant le démarrage de la campagne de vaccination, le ministre de la Santé, Khalid Ait Taleb, penchait pour le choix du vaccin russe et envisageait même la possibilité de le produire sur place au Maroc. Mais depuis lors, silence radio. « Aucune discussion n’a porté sur le vaccin russe […] mais une fois décidée, la décision sera annoncée par le ministère de tutelle », a confié à H24info, Pr Yahia Cherrah, membre du comité chargé de la stratégie de vaccination anti-Covid, qui ajoute que « 65 millions de doses des vaccins AstraZeneca et Sinopharm sont déjà commandées et [qu’]il n’y a aucune raison d’en ajouter un autre ».
Concernant l’hypothèse d’une pénurie, le professeur explique qu’elle « était déjà prévue et envisagée avant même le lancement de la campagne », reconnaissant toutefois qu’« actuellement, nous faisons face à des livraisons tendues au Maroc, car la production mondiale n’arrive pas à suivre. Et il sera ainsi jusqu’à la fin de la campagne de vaccination ». Mais rassure-t-il, tout sera fait pour atteindre l’objectif fixé de vacciner 80 % de la population.
« Notre pays est bien chanceux d’avoir pu vacciner plus de 10 % de sa population, loin devant beaucoup d’autres pays développés. La campagne de vaccination au Maroc a été et est encore un exemple pour beaucoup d’autres pays dans le monde », déclarait récemment Samir Machour, vice-président chez Samsung Biologics qui prévient par ailleurs que « les prochaines semaines et les prochains mois seront difficiles ».