Eric Le Dissès, maire de Marignane, refuse de mettre à disposition les classes de deux écoles de sa commune pour des cours d’arabe, à la suite d’une demande de parents d’élèves. Ces derniers se sont appuyés sur un dispositif datant des années 70-80, récemment réaménagé, lequel permet de solliciter des cours donnés sur le temps périscolaire des enfants, au sein même des établissements, dès le CE1.
Pas de cours d’arabe dans les écoles de Marignane. En réponse à une demande officielle du consulat de l’Algérie basé à Marseille pour mandater des professeurs d’arabe littéraire dans l’école Marie Curie et l’école Chave, la mairie refuse de mettre les classes à disposition de ces enseignements, rapporte France Bleu. « C’est à la charge de la mairie, c’est moi qui décide et c’est non. Nous dépensons déjà beaucoup d’argent en subventions à des associations qui luttent contre l’analphabétisme pour des publics qui parlent mieux l’arabe que le français. Ça me parait totalement illogique de donner parallèlement des cours de langue arabe dans les écoles. Ce n’est pas aux écoles de la république de faire cela mais aux familles », explique Eric Le Dissès.
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L’édile voit d’ailleurs d’un mauvais œil le fait que ce soit le consulat d’Algérie de Marseille qui ait désigné le professeur pour dispenser les cours. « Qu’on arrête un peu l’hypocrisie, dans ces cours, on en profite pour aborder et enseigner la religion », commente-t-il. Une contradiction. Que dit le dispositif des Enseignements Internationaux de Langues Etrangères ? « L’EILE est un enseignement de langue, dispensé sur la base d’un programme. Aucun professeur d’EILE n’enseigne une religion. Comme tout enseignant, le professeur d’EILE est tenu au respect de la laïcité. En aucun cas, il ne peut faire d’instruction religieuse ou de prosélytisme. »
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La décision du maire a suscité des réactions de la part de certains citoyens. « Moi, pour diverses raisons, je n’ai pas pu apprendre l’arabe quand j’étais jeune, maintenant avec certains vieux oncles de ma famille, je ne peux plus communiquer, je me sens exclu, c’est dommage », avance Rafik, français d’origine algérienne. « Notre pays est cosmopolite, c’est une chance, ces cours peuvent permettre aux enfants issus de l’immigration de sentir que l’on s’intéresse à eux, ça peut leur permettre d’échanger avec les anciens qui sont installés ici depuis longtemps et qui n’ont pas forcément bien appris le français, ça peut mettre du lien et je n’y vois que du bien », commente Francis.