La Cour européenne valide l’expulsion d’un Marocain par la France

28 juillet 2021 - 19h40 - France - Ecrit par : P. A

La Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) a jugé que la France n’a pas violé la Convention européenne des droits de l’Homme en refusant d’accorder l’asile à un Marocain qui en a fait la demande sur la base de supposées craintes de persécution en raison de ses origines sahraouies et de son activisme pour cette cause.

Dans sa requête déposée à la CEDH, le Marocain affirme avoir été arrêté, détenu arbitrairement et torturé par la police marocaine à plusieurs reprises. Il serait aussi recherché par les autorités marocaines depuis 2018. C’est pour ces raisons qu’il a donc décidé de quitter le Maroc, craignant pour sa vie, et de rejoindre la France où il avait l’intention de demander l’asile, rapporte Diario Constitucional.

À lire : Un Marocain expulsé en urgence de la France

Mais les autorités françaises ont rejeté la demande d’asile du Marocain, estimant qu’elle était « manifestement infondée », et ont ordonné son expulsion vers le Maroc, après plusieurs procédures administratives et judiciaires. Selon le requérant, l’exécution de l’ordonnance d’expulsion au Maroc l’avait mis en danger de subir des traitements dégradants, contraires à l’article 3 de la CEDH qui interdit la torture et les traitements inhumains ou dégradants.

Dans sa décision, la Cour a d’abord fait observer que le demandeur a déposé une plainte au titre de l’article 3 de la convention, dans laquelle il soutient qu’il était exposé à des dangers du fait de son origine sahraouie et de son activisme pour cette cause. Elle a ensuite relevé que, suivant les divers rapports internationaux concernant le Maroc, les ressortissants marocains militant pour l’indépendance du Sahara et pour la cause sahraouie peuvent être considérés comme des personnes qui courent un danger particulier.

À lire : La France veut expulser plus rapidement les Marocains en situation irrégulière

Seulement, indique la Cour dans son arrêt, le requérant n’avait présenté aux autorités françaises aucun document permettant de conclure à l’existence d’un danger de persécution. Il n’a pas aussi pu prouver qu’il avait effectivement été persécuté en raison de son activisme. La Cour note en outre des incohérences et des contradictions dans le récit du requérant. À la lumière de tout ce qui précède, la Cour approuve la décision des autorités françaises, dans la mesure où le requérant n’a apporté aucune preuve concrète justifiant ses prétendues craintes.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : France - Droits et Justice - Expulsion

Aller plus loin

La France veut expulser plus rapidement les Marocains en situation irrégulière

Le président français Emmanuel Macron a demandé plus d’efficacité dans les expulsions des étrangers en situation irrégulière. C’était au cours d’une réunion sur l’immigration...

Un Marocain expulsé en urgence de la France

Le mois dernier, un Marocain «  radicalisé  » a été expulsé de toute urgence du territoire français. L’homme avait notamment menacé de décapiter un gendarme.

La France a expulsé plusieurs Marocains "radicalisés"

Depuis le 1ᵉʳ juillet 2020, la France a expulsé 48 étrangers, dont des Marocains, en situation irrégulière et soupçonnés de radicalisation. L’annonce a été faite par le ministre...

Un MRE de France risque l’expulsion pour radicalisation

Le tribunal correctionnel de Montauban a ordonné le placement en détention du Marocain, Mohamed A., en attendant son expulsion au Maroc. Il avait été condamné en juillet pour...

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : 30 députés éclaboussés par des affaires de corruption

Au total, 30 députés marocains sont poursuivis par la justice en leur qualité de président de commune pour leur implication présumée dans des affaires de corruption, de dilapidation de deniers publics, de chantage, et de falsification de documents...

Annulation des accords UE-Maroc : le Polisario jubile

Le Front Polisario a salué la décision de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) annulant les accords de pêche entre l’UE et le Maroc, la considérant comme un « triomphe de la résistance ».

Maroc : des biens et des comptes bancaires de parlementaires saisis

Au Maroc, les parquets des tribunaux de première instance ont commencé à transmettre aux nouvelles chambres chargées des crimes de blanchiment d’argent les dossiers des présidents de commune et des parlementaires condamnés pour dilapidation et...

Un député marocain poursuivi pour débauche

Le député Yassine Radi, membre du parti de l’Union constitutionnelle (UC), son ami homme d’affaires, deux jeunes femmes et un gardien comparaissent devant la Chambre criminelle du tribunal de Rabat.

Immobilier au Maroc : bonne nouvelle pour les nouveaux acquéreurs

Des changements ont été opérés pour impacter positivement le secteur de l’immobilier. Le délai prévu dans l’article 573 relatif à l’introduction d’une action en justice pour défaut de garantie n’est plus limité à 365 jours.

Affaire de viol : Achraf Hakimi devant le juge

L’international marocain du Paris Saint-Germain, Achraf Hakimi, a eu affaire à la justice ce vendredi matin, en lien avec une accusation de viol portée contre lui.

Poupette Kenza : compte Instagram désactivé après des propos « antisémites »

L’influenceuse aux plus d’un million d’abonnés sur Instagram, Poupette Kenza, se retrouve au cœur d’une vive controverse après avoir tenu des propos jugés antisémites. Dans une story publiée le 15 mai 2024, elle affirmait sans équivoque son soutien à...

Sentiment d’insécurité au Maroc : un écart avec les statistiques officielles ?

Au Maroc, la criminalité sous toutes ses formes est maitrisée, assure le ministère de l’Intérieur dans un récent rapport.

À Toulouse, la mosquée Es-Salam en plein chaos post-électoral

Depuis l’élection contestée de son président, il règne une bien mauvaise ambiance à la mosquée Es-Salam de Toulouse. L’affaire est portée devant la justice.

Au Maroc, le mariage des mineures persiste malgré la loi

Le mariage des mineures prend des proportions alarmantes au Maroc. En 2021, 19 000 cas ont été enregistrés, contre 12 000 l’année précédente.