Fitch Ratings, agence américaine de notation, a confirmé la note de défaut de l’émetteur à long terme du Maroc en devises étrangères (IDR) à ‘BB+’ avec perspectives stables.
Une fois n’est pas coutume. Le Centre marocain de conjoncture s’inscrit en porte-à-faux aux prévisions de croissance du Haut commissariat au plan et du ministère de l’Economie et des Finances. Là où le HCP prévoit un taux de croissance de 6,2% ou encore le département de Mezouar, 6,8%, le CMC table sur 5,7% pour l’année 2008. Si les prévisions du Plan ne sont pas trop différentes de celles du CMC, l’écart avec le ministère de l’Economie et des Finances (1,1 point) donne à penser que les indicateurs ne sont pas les mêmes. Comment en arrive-t-on à de telles différences ? Querelle de chapelle !
Cette fois, les conjoncturistes du CMC fondent leur thèse sur les principales tendances économiques au plan international. Selon eux, « ces tendances ont en effet, à la fin de 2007 et au début du premier semestre de 2008, pris un sérieux virage faisant craindre le début d’une période de stagflation ». En cause, entre autres, la récession induite de la crise des subprimes et le recul progressif accusé par les économies industrialisées de l’Europe.
Au niveau national, les conjoncturistes s’accordent à dire que la tendance est plutôt au redressement. Après l’exercice de 2007 où le taux de croissance n’a guère dépassé 2,7%, les prévisions pour 2008 s’attendent à une nette embellie. Mieux, celui-ci « devrait résister dans le court terme aux convulsions d’une conjoncture économique internationale poussive », prédisent les conjoncturistes du CMC. D’ailleurs, le scénario prévisionnel d’un taux de croissance en volume du PIB de 5,7% au terme de cette année annonce le « retour à un certain dynamisme conjoncturel de l’économie nationale ».
Dans Info-CMM, qui vient de paraître, le CMC écrit même que ce dynamisme pourrait se maintenir et se consolider sur le moyen terme, « à condition que les stratégies d’accompagnement demeurent présentes et que la confiance recouvrée des opérateurs économiques s’installe de façon permanente ». Il n’empêche, les projections du CMC préfigurent, malgré tout et en dépit de cette conjoncture internationale perturbée, une contribution dynamique et généralisée de l’ensemble des secteurs au profit de la croissance 2008. Le secteur agricole devrait afficher une croissance de 12% en volume. A la faveur d’un cours élevé des phosphates et de ses dérivés, les conjoncturistes promettent le secteur minier à un bel avenir. Il en va de même pour le BTP, activité déterminante dans la configuration sectorielle actuelle de notre économie. Son taux de croissance en volume atteindrait au terme de l’année 9%. Les activités tertiaires afficheraient globalement une évolution dépassant les 4,5%. Compte tenu des performances de croissance de l’offre interne, représentée par une évolution de 10,2% du PIB, en valeurs nominales, « les investissements publics et privés devraient jouer le rôle principal ressort ». Un scénario prévisionnel qui, selon le CMC, « suppose un taux d’accroissement du FBCF en valeurs courantes de l’ordre de 15% ».
Toutefois, les prévisions pour les échanges extérieurs ne sont pas fameuses : « Une grave détérioration du déficit du commerce extérieur et une chute de près de 10 points du taux de couverture », est-il indiqué.
La détente
La politique budgétaire telle que annoncée s’inscrit dans une orientation de détente. Mais « le montage des charges et ressources du Trésor opéré dans ce scénario laisse présager une importante aggravation du déficit budgétaire » ; le CMC le situe autour de 4,5% du PIB.
Source : L’Economiste - B. T.
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