Les notations « BB+ » du Maroc s’appuient sur plusieurs éléments, dont des politiques macroéconomiques saines qui renforcent la résilience aux chocs, un soutien important des créanciers officiels, une composition favorable de la dette et des réserves de liquidités confortables, souligne Fitch dans une note publiée vendredi, notant toutefois que ces facteurs favorables sont contrebalancés par des indicateurs de développement et de gouvernance inférieurs à ceux des pays pairs, un déficit budgétaire et une dette publique élevés, ainsi qu’une vulnérabilité du pays vis-à-vis des conditions météorologiques défavorables.
À lire : Risques Pays : le Maroc décroche la meilleure note « B3 » en Afrique
Selon l’agence américaine, l’impact économique du puissant et dévastateur tremblement de terre du 8 septembre qui a ravagé l’ouest du Maroc sera limité en 2023, puisque ces régions n’abritent pas de centres d’activité industrielle clés tels que le secteur de l’industrie automobile. Toutefois, il n’est pas exclu que le séisme perturbe la reprise du tourisme – sans grand impact-, car les recettes étaient déjà supérieures au niveau d’avant la pandémie de Covid-19 : 71,4 milliards de dirhams à fin août, en hausse de 32,5 % en glissement annuel.
À lire :Fitch confirme la notation « BB+ » du Maroc avec des perspectives stables
Fitch prévoit un déficit budgétaire de 5 % du PIB en 2023, contre 5,2 % en 2022. « Nous prévoyons que le déficit diminuera à 4,8 % du PIB en 2024 et à 4 % en 2025, au-dessus de la prévision médiane “BB” de 3,2 %, mais des risques importants pèsent sur le scénario de consolidation budgétaire progressive », note l’agence américaine. Le roi Mohammed VI a lancé un programme de 120 milliards de DH sur 5 ans pour la reconstruction les zones sinistrées par le séisme du 8 septembre.
À lire :Fitch confirme la notation "BB+" du Maroc avec des perspectives stables
« Nous supposons que le gouvernement supportera une partie du coût de la reconstruction, reflétée par des dépenses d’investissement plus élevées, par le biais de dépenses budgétaires, mais le rythme d’exécution reste incertain », estime Fitch Rating, soulignant par ailleurs que ces efforts de reconstruction pourraient accroître les défis liés à la mise en œuvre du nouveau modèle de développement, qui vise à augmenter les dépenses sociales de 4 % du PIB d’ici 2025 pour améliorer l’éducation et la santé et étendre les prestations sociales.
À lire :La mauvaise note de Fitch n’aura pas d’impacts sur le Maroc
S’agissant de l’inflation, l’agence américaine précise qu’elle a culminé à 10,1 % en février avant de retomber à 5 % en août, en raison des restrictions temporaires à l’exportation et de la baisse des prix de l’énergie. « Nous prévoyons une inflation moyenne de 5,8 % en 2023 et une baisse à 2,4 % en 2025, en dessous de la médiane projetée de 3,4 % (BB), à mesure que les prix de l’énergie et les attentes en matière d’inflation diminuent et que la production agricole s’améliore », envisage-t-elle.