De par le fait qu’il soit collé à "la région industrielle marocaine par excellence", où se trouvent les deux tiers des unités industrielles et 70% de l’emploi industriel, le bord de mer continue à se dégrader. Le rapport précise d’ailleurs que "plus de dix collecteurs urbains et industriels déversent leurs rejets dans l’océan sans aucun traitement".
Ces rejets industriels et les eaux usées non traitées, qui sont entièrement déversés dans le milieu marin ont "engendré la dégradation des eaux de baignade, principalement au niveau du tronçon allant des Roches Noires jusqu’à Mohammedia, en particulier au niveau des plages de Sidi Bernoussi et de Aïn Sbaâ", relève le rapport.
D’autre part, le manque de matériaux de construction a entraîné un véritable pillage illégal du sable de cette région, à tel point que le recul des plages est très remarqué à Sidi Bernoussi et Aïn Harrouda et un peu mois du côté de Dar Bouazza et Mansouria, en plus de l’urbanisation non maitrisée de certaines zones encore préservées, ajouté à cela l’érosion des dunes de sable dans quelques régions du Grand Casablanca. Quant à la non-réhabilitation des carrières après leur exploitation, en plus des déchets et les ferrailles abandonnés sur place, elle entraîne un impact paysager durable et une dégradation de l’environnement local.
Environ 50 carrières ont été délaissées sans être réaménagées entre Médiouna, Nouaceur, Mohammedia et Casablanca, souligne le même rapport. Ces carrières une fois abandonnées deviennent des bidonvilles, à titre d’exemple « Carrières centrales », le plus vieux et l’un des plus insalubres bidonvilles du Royaume.
Ces carrières, quand elles ne sont pas envahies par les bidonvilles, se transforment en décharges publiques de fortune qui polluent non seulement la nappe phréatique, mais également l’air. Le nombre de carrières délaissées à Casablanca a fait que cette ville absorbe actuellement environ le tiers des bidonvilles au Maroc.
Le trafic routier et le parc de véhicules souvent ancien et très polluant aggrave la situation environnementale de Casablanca, surtout au niveau des principaux axes menant vers le port de la ville.
Quant aux émissions atmosphériques en rapport avec les modes industriels de production et constituées principalement de dioxyde de carbone (CO2), de dioxyde de souffre (SO2), d’oxyde d’azote (NOx), de matières particulaires en suspension (MPS) et de métaux lourds (cdmium, plomb), qui nuisent dangereusement à la santé des citoyens, ne sont un secret pour personne.
Entre assainissement et approvisionnement en eau potable des agglomérations il y a tout un décalage, s’alarme le rapport environnemental, qui précise qu’en plus du rejet des eaux usées brutes, les déchets solides et l’habitat insalubre sont autant d’élèments qui mènent Casablanca vers une véritable catastrophe écologique.
Pendant des années le principal objectif était de développer le parc industriel de la ville, au dépend de l’écologie et ce sont les casablancais qui en subissent aujourd’hui les conséquences.