
Vent de panique chez les Marocains du Canada
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Au Canada, les manifestations populaires des Maghrébins contre la guerre de Gaza, notamment à Toronto et Montréal, n’ont pas suffi à mettre cette question au centre des débats lors de la campagne électorale.
La communauté musulmane au Canada représente près de 5 % de la population (1,7 million de personnes). Composée essentiellement de Marocains, Tunisiens et d’Algériens, ces musulmans du Canada n’ont cessé depuis un an et demi de manifester contre la guerre à Gaza qui a déjà coûté la vie à plus de 51 000 Palestiniens. Dans les villes comme Toronto et Montréal, plusieurs manifestations populaires ont été organisées en soutien à la Palestine. Mais cet engagement des musulmans en faveur d’un retour de la paix à Gaza n’a pas suffi à faire de ce sujet une priorité lors des élections au Canada. Au début de la campagne électorale, plus de 100 organisations islamiques du pays ont signé un manifeste commun, exhortant les musulmans à suivre les discours de chaque candidat « sur Gaza, les droits de l’homme, l’islamophobie et la justice économique », relaie EFE.
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Ces instances accusent « des représentants politiques de différents partis de déshumaniser les musulmans, de remettre en question nos allégeances (avec le Canada) et de porter des accusations infondées sur notre communauté ». Elles s’abstiennent toutefois d’appeler à voter pour un candidat. Dans le quartier du « Petit Maghreb » à Montréal, où des drapeaux palestiniens sont exposés sur les vitrines des magasins et cafés, la guerre à Gaza n’a pas sa place dans ces élections. « Le Canada n’est pas comme les États-Unis, cette guerre n’est pas canadienne comme elle est la leur », explique Kawtar, une Algéro-canadienne qui ne voit pas l’intérêt d’évoquer la guerre de Gaza en cette période électorale. « Ce qui est en jeu ici, ce sont les droits des migrants, les droits de la communauté LGBT et les mesures de lutte contre le changement climatique, pas de Gaza », soutient Zineb, une jeune femme portant le hijab.
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La question divise les candidats. « La communauté juive se sent à juste titre assiégée, car ces marches de la haine (en référence aux manifestations pro-palestiniennes) sont devenues une partie malheureuse de notre vie canadienne, et les libéraux ont favorisé cette division », a déclaré début avril Poilievre lors d’une conférence de presse, s’engageant à expulser du pays les étrangers qui commettent des « délits antisémites ». Une proposition qui a été saluée par de nombreux membres de la communauté juive canadienne, estimée entre 350 000 et 400 000 personnes. Lors d’un débat la semaine dernière, le libéral Mark Carney a déclaré qu’à « Toronto et à Montréal, (il y a des gens) qui ont peur d’aller à leur synagogue, à leur centre communautaire, qui ont peur d’emmener leurs enfants et de les déposer à l’école. C’est totalement inacceptable ». Vendredi, le candidat a condamné le blocus imposé par Israël à la nourriture et aux médicaments à Gaza.
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