Une bande d’émeutiers a roué de coups de pied, Kelly, 37 ans, policière fédérale originaire de Lanaken (province du Limbourg) du côté de la place Liedts, à Schaerbeek, rapporte La Capitale. Celle-ci a essuyé des insultes :« Fils de p*, b**se ta mère ». « Je n’oublierai jamais le regard de ces jeunes : rempli de haine. J’ai reçu une trentaine de coups quand, soudain, j’ai entendu un homme leur crier d’arrêter parce que j’étais une femme et non un homme. C’était un riverain marocain, en pantoufles. Il m’a sauvé de ces jeunes, littéralement, en les arrachant de moi », témoigne-t-elle.
« Dans la foulée, mes collègues ont aussi pu repousser leurs assaillants et ils m’ont immédiatement protégée, en me tirant en arrière. Si je n’avais pas eu mon équipement de RoboCop, je n’aurais probablement pas pu vous le raconter », poursuit la policière. Excédés, elle et ses collègues estiment que cela va trop loin. « Nous craignons que la situation s’aggrave encore, jusqu’à ce qu’un policier soit vraiment paralysé ou tué », dit-elle, ajoutant que cette situation a d’ailleurs poussé plusieurs jeunes de son service (appelé la « réserve fédérale », NDLR) à partir pour un job dans le privé.
« Les collègues les plus âgés attendent leur retraite avec impatience. Ces derniers ont encore connu l’époque de la gendarmerie, quand tout cela ne se produisait pas, quand il y avait encore de la crainte mais, maintenant, nous sommes juste des punching-balls. Qui veut aujourd’hui devenir policier à Bruxelles dans ces conditions ? », questionne cette mère de famille.
« Les bourgmestres permettent tout. Le parquet poursuit à peine et les juges infligent des peines ridicules. Nous ne sommes pas soutenus, déplore-t-elle. Nous sommes toujours motivés mais, plus que jamais, nous avons le sentiment d’être totalement seuls, abandonnés par le politique et la justice. Cette manifestation n’aurait jamais dû être autorisée ».