Alors que le contrat d’exploitation du gazoduc Maghreb-Europe arrive à expiration en novembre prochain après 25 ans d’activité, certains médias algériens et espagnols ont annoncé la suspension des négociations devant conduire à son renouvellement. La prise de cette décision ferait suite à la mise en service il y a quelques semaines de l’extension du gazoduc EGPDF allant d’El Aricha à Beni Saf sur une distance de 197 km. Cette extension a permis de renforcer les capacités d’exportation du gaz algérien via le gazoduc Medgaz qui relie directement les installations de Béni Saf en Algérie, à Almeria en Espagne. « Les négociations vont reprendre en juillet prochain. […] Le gaz est stratégique pour les trois pays et on ne traite pas à la légère ce genre de dossiers », confie à Le360 une source autorisée à Rabat.
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Le Maroc tire profit de l’exploitation du gazoduc Maghreb-Europe. En tout, 7 % de redevances perçus sur le gaz transitant sur son territoire, soit entre 650 et 800 millions de nm ³ de gaz par an. En valeur, les redevances ne sont pas fixes parce qu’elles varient en fonction de l’évolution du cours du gaz, hydrocarbure qui est corrélé à celui du pétrole. Le royaume a perçu la plus importante redevance en 2014, lors de la flambée des cours du pétrole. Le montant s’élève à 2,4 milliards de dirhams. En 2020, la redevance a baissé jusqu’à moins de 500 millions de dirhams à cause de la chute du cours de l’or noir, de la baisse de la demande de gaz due à la pandémie de Covid-19, ainsi que de la chute des exportations algériennes en gaz vers le marché espagnol à cause d’une concurrence américaine accrue.