L’avenir du gazoduc Maghreb-Europe assuré
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La crise diplomatique provoquée par l’accueil de Brahim Ghali en Espagne, et les tensions récurrentes avec l’Algérie qui soutient le leader du Front Polisario, plombent le renouvellement par le Maroc de la concession du gazoduc Maghreb-Europe dont l’expiration arrive en novembre.
Les négociations pour le renouvellement de la concession du gazoduc Maghreb-Europe piétinent. Il s’agit encore d’une tentative de représailles du roi Mohammed VI, remonté contre l’Espagne et l’Algérie à cause de leur soutien à Brahim Ghali, le leader du Front Polisario, croit savoir El Mundo. Le président algérien Abdelmadjid Tebboune, lors de sa visite à Ghali dès son retour d’Espagne, a exprimé sa « gratitude aux autorités espagnoles pour les efforts consentis, l’accueil réservé au président sahraoui et les soins qui lui ont été prodigués », rappelle le journal.
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D’un point de vue géostratégique, le gazoduc Maghreb-Europe, qui permet d’approvisionner l’Espagne et le Portugal en gaz depuis l’Algérie via le Maroc, est certes important, mais n’est plus si déterminant en raison de l’existence du Medgaz, un nouveau gazoduc reliant directement l’Algérie et l’Espagne. « Même si le Maroc décidait de ne pas prolonger la concession et d’arrêter de faire transiter du gaz par cette infrastructure, l’approvisionnement de l’Espagne est assuré », soutiennent des experts qui précisent qu’actuellement, Medgaz, appartenant à la compagnie nationale algérienne de gaz, Sonatrach (51 %) et à Naturgy (49 %), transfère déjà plus de gaz que le Maghreb-Europe qui ne couvre que 15 % à peine de la consommation en Espagne. Mais en plus du Medgaz, l’Espagne compte sur ses interconnexions avec la France à Irun et Larrau où sont installées sept usines de regazéification de grande capacité de production.
Toutefois, il serait prématuré de mettre fin à la concession du gazoduc Maghreb-Europe, estiment les experts qui rappellent les intérêts en jeu. Pour Naturgy, la poursuite de l’exploitation de ce gazoduc lui permet de diversifier l’activité gazière. L’Espagne quant à elle, gagnerait à avoir plusieurs sources d’approvisionnement. Le Maroc, lui, a en projet de réaliser et d’exploiter un nouveau gazoduc qui relie Casablanca et Tanger, afin de concurrencer à long terme l’Algérie, principal fournisseur de l’Europe. Mais pour le moment, la concession du gazoduc Maghreb-Europe lui procure deux gros avantages : il profite d’une partie du gaz qui transite par l’infrastructure et perçoit un péage de 7 % qui représente environ 200 millions d’euros par an.
Mais l’Espagne est consciente que ses relations économiques avec le Maroc vont au-delà du gaz. C’est pourquoi elle souhaite un apaisement de la tension et appelle à une reprise de la coopération avec le royaume.
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