Les oasis marocaines en péril
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Nombreuses sont les oasis qui sont en voie de disparition au Maroc à cause des sécheresses qui touchent le royaume. Certains assistent impuissants à la dégradation avancée de ces oasis qui faisaient partie de la route commerciale qui reliait les économies subsahariennes à l’Afrique du Nord et à la Méditerranée, tandis que d’autres tentent de sauver ce qui peut encore l’être.
Il ne reste pratiquement rien dans l’oasis de M’hamid El Ghizlane située dans le sud-est du Maroc. Les palmiers dattiers verts et luxuriants sont morts. La rivière qui traversait l’oasis toute l’année a laissé place à un sol fissuré et desséché. Des gazelles et moutons s’abreuvaient sur ses rives, ombragées par les denses palmeraies, se souvient Halim Sbai, professeur de musique et chef d’orchestre qui a vécu dans cette oasis. Il ne lui reste que des souvenirs. « Les sécheresses sont de plus en plus fréquentes. Les palmiers qui entourent l’oasis meurent les uns après les autres », dit-il.
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Naguère, les habitats oasiens étaient multicouches. Les palmiers dattiers fournissent de l’ombre pour d’autres cultures arables, comme le blé et les légumes, fait savoir The Washington Post. Le bétail paît sur les terres et subvient aux besoins des communautés. « Ce sont des systèmes qui ont résisté à tous les impacts du changement climatique au fil du temps », a déclaré Youssef Brouziyne, représentant de l’International Water Management Institute pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, faisant savoir que les scientifiques étudient les oasis pour comprendre comment rendre d’autres écosystèmes plus résilients. Mais un problème majeur le demeure : manque de pluie, ainsi que les nouveaux systèmes agricoles intensifs qui mettent en péril l’équilibre. « Quand le palmier meurt, l’oasis disparaît », note, de son côté, Aomar Boum, anthropologue à l’Université de Californie à Los Angeles, spécialisé dans le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord.
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Le pire est envisageable. D’ici 2100, les précipitations annuelles devraient diminuer de 30 % dans les régions sahariennes, qui abritent de nombreuses oasis du pays. « L’assèchement du sol a contribué à la mort d’environ les deux tiers des 14 millions de palmiers dattiers du Maroc au cours du siècle dernier », précise le quotidien américain. Face à ce tableau sombre, les défenseurs de l’environnement ont lancé des initiatives pour restaurer les palmeraies et améliorer l’utilisation de l’eau disponible. À titre d’exemple : dans la ville de Skoura, les apiculteurs travaillent pour protéger l’abeille jaune en voie de disparition, qui est vitale pour la biodiversité unique de la région.
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