Le Maroc interdit l’importation du bœuf américain

2 janvier 2004 - 00h30 - Maroc - Ecrit par :

A l’instar de plusieurs pays du monde, le Maroc vient d’interdire l’importation de la viande bovine originaire des Etats-Unis. Le ministère de l’Agriculture et du Développement rural a pris cette initiative après la confirmation des autorités sanitaires américaines de la présence d’un cas de vache folle. « Cette mesure a été prise conformément à la législation en vigueur, dont les dispositions stipulent l’interdiction de l’importation des viandes et des produits à base de viande à partir des pays où des cas d’ESB ont été découverts », affirme Mohand Laenser, ministre de l’Agriculture et du Développement rural lors de la séance des questions orales à la Chambre des représentants.

M. Laenser a confirmé dans ce cadre la politique rigoureuse adoptée par les autorités pour la préservation du cheptel notamment le côté sanitaire.

Le ministre a rappelé l’interdiction formelle, depuis le 14 novembre 2000, de l’importation au Maroc de têtes de bovins, soulignant que cette mesure restera en vigueur jusqu’à nouvel ordre. Il est à signaler que le Maroc a interdit l’importation du bétail et des denrées d’origine animale à partir des pays touchés par la maladie de la vache folle et ceci dès le début des années 90. Pour ce faire, des mesures préventives ont été prises par le ministère de l’Agriculture et du Développement rural.

Ces mesures ciblaient trois points critiques de contrôle et d’épidémio-surveillance. Le premier est représenté par les points d’entrée des génisses (moins de 26 mois) importées (principalement les ports).

En effet, lorsque l’importation était encore possible, les services vétérinaires avaient instauré un contrôle documentaire et sanitaire rigoureux de l’ensemble des animaux importés (pedigree, boucle auriculaire, certificat sanitaire, etc.) en vue de s’assurer de leurs origines et de permettre leur traçabilité. (note circulaire).

Cette circulaire a été confirmée et renforcée par arrêté du ministère de l’Agriculture et du Développement ruralen juillet 1996. Le deuxième point de contrôle s’effectue au niveau des élevages. En effet, dans les élevages, toute pathologie nerveuse (neuro-pathologie) est immédiatement signalée par les services d’élevage locaux, aux laboratoires régionaux d’analyse et de recherches vétérinaires et aux services vétérinaires centraux qui effectuent des investigations poussées afin de s’assurer de l’origine des manifestations nerveuses.
Finalement le troisième point de contrôle est représenté par les abattoirs communautaires et municipaux. En effet, à ce niveau des échantillons de cerveaux sont régulièrement prélevées des différents animaux et les échantillons analysés aux laboratoires vétérinaires.
En ce qui concerne les viandes importées au Maroc avant la mise en œuvre de cette mesure, M. Laenser a tenu à préciser qu’ « elles sont en quantités limitées et qu’elles sont destinées à certains restaurants soumis à un suivi rigoureux depuis les Etats-Unis », mettant en exergue la disponibilité des moyens qui permettent de déceler des cas d’ESB.
La couverture sanitaire préventive constitue le seul moyen de préserver le cheptel du danger de propagation rapide de maladies infectieuses qui apparaissent de temps en temps et qui peuvent parfois décimer un troupeau tout entier.
L’Etat a initié un important programme prophylactique de lutte contre les maladies contagieuses graves.
Dans ce sens M. Laenser a affirmé en ce qui concerne la tuberculose bovine, que « quelque 4.000 cas ont été recensés en tant que moyenne annuelle entre 1995 et 2002, notant que le Maroc n’est pas le seul pays concerné par cette maladie, qui sévit même dans les pays développés ».
Le ministère, a-t-il rappelé, a élaboré l’année dernière un programme visant l’évaluation de l’état épidémiologique en analysant des échantillons sur 15.000 têtes de bovins.
Par ailleurs, et répondant à une question relative à l’apparition de la fièvre de la vallée du Rift, M. Laenser a souligné qu’ « aucun cas n’a été décelé au Maroc ». Et de rappeler qu’à « l’annonce de la découverte de 30 cas de cette fièvre dans des pays africains limitrophes du Maroc, le département de l’Agriculture a pris une série de mesures qui se sont traduites par l’interdiction de l’importation des animaux de ces pays et par le renforcement du contrôle tout au long des frontières sud du pays, en collaboration avec les autorités concernées ».
Il a également été procédé à l’intensification du contrôle sanitaire dans le pays, tout en avisant le cas échéant la direction de l’élevage des cas suspects et en lançant des campagnes de traitement du cheptel contre les facteurs de transmission, outre les enquêtes menées au sud du Maroc pour débusquer les cas non déclarés. Répondant à une question sur la propagation des rats dans la province de Kelâat des Sraghna, le ministre a indiqué que les services concernés de son département ont mené des études qui ont confirmé l’existence de ce fléau dans plusieurs provinces telles Oujda, Settat, Kelâat des Sraghna, Safi et Khemisset, ajoutant que quelque 800 quintaux de produits de dératisation ont été distribués et ont permis, jusqu’à décembre 2003, le traitement d’environ 50.000 hectares.
Pour ce qui est de la province de Kelâat des Sraghna, le ministre a indiqué que 40 quintaux de produits de dératisation ont été affectés à la lutte contre ce fléau dans cette région et qu’il a été procédé depuis octobre dernier au traitement d’environ 40.000 hectares dans cette province.

Le Matin

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