Au Maroc, l’épicerie a toujours la côte
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Dans « Qui est l’arabe du coin » ?, un podcast en quatre épisodes, la journaliste Noujoub Rejbi, fille d’un épicier de quartier dans le 19ᵉ arrondissement de Paris, rend hommage aux personnes qui tiennent la boutique. Sans manquer de déconstruire les préjugés.
Fille d’épicière, Noujoub Rejbi se voit investie d’un devoir, celui de raconter les récits de vie des épiciers qui « étaient très peu représentées. », son histoire personnelle. Elle s’attaque avant tout à l’expression « l’arabe du coin ». « C’est une expression essentialisante, raciste, parfois même fausse puisque certains de ces épiciers de quartier sont berbères et non arabes », a-t-elle expliqué dans une interview accordée à Enlarge your Paris, faisant savoir que sa famille et bon nombre d’épiciers sont originaires de Djerba, au sud de la Tunisie.
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« Dès le XVᵉ siècle, beaucoup de djerbiens se sont investis dans le commerce indépendant. Ils n’avaient pas le choix : le territoire était miné par les guerres et les mauvaises récoltes, il fallait trouver un moyen de vivre. Ils ont commencé en Tunisie puis se sont déplacés au Moyen-Orient et enfin en Europe. […] En France, on sait que la majorité des épiciers viennent du Sud tunisien, mais aussi de la région du Souss au Maroc », explique encore la journaliste.
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Dans son podcast, Noujoub Rejbi a également mis en lumière le rôle que joue la femme de l’épicier, celle qui est souvent oubliée. « C’est une personnalité hyper-importante, mais qui a été beaucoup invisibilisée. Or, derrière l’épicier, il y a toujours son épouse, parce que ce type de boutique implique toute la famille. Sinon, en raison de cette vaste amplitude horaire, l’épicier ne peut pas tenir. C’est difficile de payer un employé. Cela induit donc une forte implication familiale, de la femme mais aussi des enfants », a-t-elle fait remarquer. Sa série documentaire est à disponible sur radiofrance.fr.
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