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L’enseignement de l’amazigh franchit une nouvelle étape au Maroc, après la décision de l’Ircam d’insérer les études berbères à l’université. Ahmed Boukous, recteur de l’Institut royal de la culture amazighe, révèle un ensemble de projets au titre de la saison en cours, dont notamment l’entrée de l’amazigh dans les universités.
Pour une première étape, et en attendant l’élargissement de cette initiative à tous les campus, trois universités sont ciblées pour accueillir ces études, qui s’inscriront dans le cadre des filières et des masters : Agadir, Fès et Oujda. Pour ce qui est du primaire, l’enseignement de l’amazigh passe également à un niveau supérieur. 2007 marquera le passage au 5ème niveau de l’enseignement primaire. « Nous allons confectionner le manuel de l’élève pour la 5ème année du primaire », révèle à ALM le recteur de l’Ircam, Ahmed Boukous, ajoutant que les chercheurs s’attellent déjà à l’élaboration d’un guide pédagogique de l’enseignement, à la réalisation d’une grammaire de référence, d’un manuel de conjugaison et d’un dictionnaire fondamental. Plus encore, et toujours au titre de l’année 2007, l’Ircam œuvre pour la réalisation de supports multimédias éducatifs, dont notamment un support consacré à l’apprentissage de l’écriture Tifinagh et un dictionnaire imagé, en plus de livres de contes. S’agissant du volet formation, « nous espérons que les académies qui n’ont pas organisé de sessions au profit des enseignants puissent le faire avant la rentrée », souhaite M. Boukous, réitérant « la disposition des chercheurs de l’Ircam à encadrer ces sessions au sein des académies ». Dans le volet associatif, l’Ircam met à la disposition des associations qui exercent dans différents domaines de la culture amazighe une enveloppe budgétaire de l’ordre de 3 millions de DH. Un total de 90 associations bénéficieront de cette aide financière, destinée à « aider les associations à se structurer, à être performantes et à dynamiser la vie culturelle dans les 16 régions que compte le Royaume », explique M. Boukous. A cet effet, l’Ircam se prépare à organiser fin 2007 à Rabat un forum avec les différentes associations.
Objectif : mise à niveau des structures associatives en termes de formation et d’encadrement. Ce forum sera également l’occasion pour l’Ircam d’expliquer sa stratégie aux différentes associations, considérées comme des relais pour assurer le rayonnement de la culture amazighe aux niveaux local et régional. Pour ce qui est de la création de la télévision amazighe, M. Boukous a affirmé que « l’étude concernant ce projet est largement avancée, dans le sens où le comité de pilotage, formé du ministre de la Communication, du P-DG de la SNRT et du recteur de l’Ircam, a donné des instructions à une commission technique pour faire des propositions au sujet de la grille des programmes, des besoins en ressources humaines et des besoins financiers ».
Interrogé sur la date du lancement de cette chaîne, qui s’appellera (TVT, Télévision tamazight), M. Boukous a indiqué : « Si les financements suivent, le démarrage de cette chaîne aura lieu fin 2007 ». Au-delà du projet de télé, appelée également « la Septième », la présence de l’amazigh dans le paysage audiovisuel national (PAM) s’est renforcée en 2007.
La principale nouveauté est l’insertion, sur la deuxième chaîne (2M), d’un journal télévisé, avec quelques documentaires et un programme sportif. Au niveau de la première chaîne, « on a déjà un programme quotidien, hebdomadaire, le journal télévisé quotidien et, de temps à autre, des diffusions de productions artistiques, dont notamment les pièces de théâtre », rappelle M. Boukous. Autre nouveauté, et pas des moindres, l’Ircam décide, à partir de 2007, de décerner des prix pour la production artistique. « En 2006, on s’était limité à la recherche scientifique, l’enseignement, et aux médias, et cette fois nous allons essayer de couvrir les différents domaines de la production artistique », annonce M. Boukous.
Aujourd’hui le Maroc - M’Hamed Hamrouch
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