Royal Air Maroc (RAM) a été couronnée meilleure compagnie aérienne en Afrique à la 20ᵉ édition des « GT Tested Reader Survey » du magazine Global Traveler à Los Angeles.
Air Atlas, compagnie charter marocaine, en exploitation depuis un peu plus d’une année, n’aura pas, en définitive, pu relever le défi qu’elle s’était assigné au départ. Celui de croire en la pérennité d’une compagnie aérienne privée marocaine rentable. Une des toutes premières expériences nationales dans le secteur du transport aérien, et plus particulièrement du domaine du charter, aura donc été un échec.
Air Atlas, qui louait ses appareils à General Electric Leasing, assurait certaines liaisons essentiellement entre la Belgique et le Maroc (Marrakech et Agadir). Elle a également assuré quelques vols entre la Turquie et le Maroc ou encore entre l’Hexagone, l’Italie et les destinations touristiques du Sud. Durant l’été 2003, la compagnie a élargi son spectre en assurant la liaison entre la Hollande et Nador, dont le flux connaît des pointes en période estivale. Toute cette activité n’a cependant pas réussi à contribuer à l’essor de la compagnie. Dans un dernier élan, Air Atlas a tenté de passer un contrat avec un TO norvégien dont l’ambition était de drainer 8.000 touristes annuellement sur le Maroc. Aucune suite n’y aura été donnée. Plombée, la compagnie dépose le bilan fin 2003. Les raisons s’apparenteraient à une sous-capitalisation de la société. Contacté, le responsable est demeuré injoignable. “L’aérien est un secteur où la capitalisation est primordiale”, explique un opérateur, “car les pertes d’exploitation peuvent être importantes, l’activité étant fortement aléatoire”. Autre raison : un business-plan irréaliste. “Le calcul des charges, des coûts de maintenance et d’exploitation ainsi que les prévisions établies ne se sont pas basées sur des données réalistes. Ce qui a conduit à des pertes considérables”, explique-t-on.
Quelques semaines après l’échec de Air Atlas, Mondair est aussi menacée de faillite. Les deux Airbus de la compagnie qui assuraient le transport des clients de Safar Tours, une agence de voyages basée à Paris, ne devraient plus faire le déplacement. Les liaisons assurées reliaient la capitale française à certaines villes marocaines, notamment Casablanca, Rabat, Agadir et Marrakech, dans un premier temps. L’autorisation de desservir Casablanca et Rabat a été retirée à la compagnie depuis plusieurs mois. Ce qui constituerait une des principales causes de la baisse drastique du chiffre d’affaires. Son directeur général restait également injoignable à l’heure où nous mettions sous presse. Néanmoins, des informations faisaient état de la reprise de l’activité de Mondair par une société de l’Hexagone. Aucune confirmation n’a toutefois pu être obtenue.
A quelques jours de la tenue de la quatrième édition des assises nationales du tourisme, au cours de laquelle devra être annoncée la carte du ciel, le flop de Air Atlas et de Mondair remet sur le tapis la problématique d’encouragement de la création de compagnies aériennes nationales.
L’avis des opérateurs
Au sein de la profession, on se dit “navré” par le triste sort des deux uniques compagnies de droit marocain qui ont voulu “casser les tabous”. “Celui d’être persuadé que des sociétés, autres que RAM, peuvent, à une moindre échelle, réussir dans un secteur fragile car nécessitant une capitalisation importante, confie un opérateur. Du même avis, Saïd Mouhid, directeur du CRT de Casablanca, “l’issue malheureuse de ces deux expériences doit faire réfléchir. L’aéronautique est une industrie qui suppose, outre les moyens financiers, des compétences techniques, managériales et commerciales avérées”.
Amale DAOUD pour l’économiste
Ces articles devraient vous intéresser :