Affaire Ghali : le juge prolonge de six mois l’enquête pour tortures

12 juillet 2022 - 08h00 - Espagne - Ecrit par : P. A

Le juge de la Haute cour nationale, Santiago Pedraz, a prolongé de six mois l’enquête contre le chef du Front Polisario, Brahim Ghali, accusé de tortures par l’activiste sahraoui de nationalité espagnole, Fadel Breica.

Cette prolongation a été faite pour permettre au président du tribunal d’instruction de faire comparaître un témoin proposé par Breica, qui aurait assisté aux actes de torture dont ce dernier aurait été victime pour avoir été détenu comme lui en 2019 dans les camps de Tindouf (Algérie). Le témoin devrait comparaître il y a plus d’un an, mais n’a pas pu répondre aux convocations du juge Pedraz en raison de difficultés liées à l’obtention du visa d’entrée en Espagne, indiquent des sources judiciaires à Europa Press.

Fadel Breica a déposé plainte contre Brahim Ghali qu’il accuse de crimes de détention illégale, de torture et de crimes contre l’humanité qui auraient été commis en 2019 dans les camps de Tindouf. Dans sa plainte, il explique qu’il a été arrêté par les miliciens du Polisario et transféré dans ces camps clandestins où il aurait été torturé. Lors de sa comparution le 29 juin 2021, Breica a insisté sur le fait qu’il avait subi des actes de torture pendant six mois, sur ordre de Brahim Ghali.

À lire : Affaire Ghali : le juge refuse de considérer les rapports du service de renseignement espagnol

La plainte de Breica est la seule encore en étude contre le leader sahraoui devant l’Audience nationale, la plainte de l’Association sahraouie pour la défense des droits de l’homme (ASADEDH) et 27 autres membres du Polisario pour crimes de génocide ayant été classée sans suite. Témoignant le 1ᵉʳ juin 2021 par visioconférence depuis l’hôpital San Pedro de Logroño où il était admis sous une fausse identité, Ghali a nié les faits qui lui sont reprochés.

Son avocat, Manuel Ollé, soutenait qu’en sa qualité de ministre de la Défense de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), il se consacrait “exclusivement” à la guerre contre le Maroc. Le juge n’ayant retenu aucune charge contre lui, Ghali est retourné en Algérie dans la nuit du 1ᵉʳ au 2 juin 2021. De son côté, le chef du tribunal d’instruction de Saragosse, Rafael Lasala, continue d’enquêter sur l’entrée de Ghali en Espagne le 18 avril 2021, sous une fausse identité.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Espagne - Droits et Justice - Torture - Brahim Ghali

Aller plus loin

Affaire Ghali : le juge refuse de considérer les rapports du service de renseignement espagnol

Le juge Santiago Pedraz en charge de l’affaire Ghali à la Haute Cour nationale, a rejeté la demande de la défense du chef du Front Polisario de prendre en compte les deux...

La plainte pour génocide contre Brahim Ghali classée

La justice espagnole a décidé ce jeudi de classer la plainte pour « génocide » qui vise Brahim Ghali, le chef des séparatistes du Front Polisario qui a été convoqué par un juge...

Un témoin confirme avoir été torturé sur ordre de Brahim Ghali

L’activiste Ahmed Tarouzi, cité à comparaître mardi dernier, a certifié dans sa déclaration au juge Santiago Pedraz que Brahim Ghali était celui qui donnait les ordres de...

Affaire Ghali : l’enquête reste ouverte encore pour six mois

L’enquête judiciaire sur l’affaire Ghali restera ouverte pendant encore au moins six mois. Ainsi en a décidé le juge d’instruction du tribunal de Saragosse, Rafael Lasala, après...

Ces articles devraient vous intéresser :

La chanson « Enty » de Sâad Lamjarred devant la justice

Le compositeur Mohamed Rifai a assigné DJ Van en justice à cause de la chanson « Enty » interprétée par Saad Lamjarred en 2014.

Maroc : Une vague de racisme contre les mariages mixtes ?

Des activistes marocains se sont insurgés ces derniers jours sur les réseaux sociaux contre le fait que de plus en plus de femmes marocaines se marient avec des personnes originaires des pays d’Afrique subsaharienne. Les défenseurs des droits humains...

Maroc : un ministre veut des toilettes pour femmes dans les tribunaux

Le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, s’est indigné face à l’absence de toilettes pour les femmes dans les tribunaux, ce qui selon lui constitue un « véritable problème » pour les détenues.

Maroc : 30 députés éclaboussés par des affaires de corruption

Au total, 30 députés marocains sont poursuivis par la justice en leur qualité de président de commune pour leur implication présumée dans des affaires de corruption, de dilapidation de deniers publics, de chantage, et de falsification de documents...

Annulation des accords UE-Maroc : le Polisario jubile

Le Front Polisario a salué la décision de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) annulant les accords de pêche entre l’UE et le Maroc, la considérant comme un « triomphe de la résistance ».

Brahim Ghali s’en prend à nouveau au Maroc

Le président de la « République arabe sahraouie démocratique » (RASD), Brahim Ghali, a mis en garde lundi contre les politiques hostiles du Maroc dans la région, allusion faite à son alliance avec Israël.

Maroc : un magistrat sévèrement sanctionné

Le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire vient d’ordonner la révocation d’un juge exerçant dans un tribunal de première instance, condamné pour corruption. Le magistrat a été pris en flagrant délit, alors qu’il recevait la somme de 500 dirhams de la...

Prison : le Maroc explore les « jour-amendes »

L’introduction du système de jour-amende dans le cadre des peines alternatives pourrait devenir une réalité au Maroc. Une loi devrait être bientôt votée dans ce sens.

Un MRE expulsé après 24 ans en France

Un ressortissant marocain de 46 ans, résidant en France depuis 24 ans, a été expulsé en février dernier, suscitant l’émoi et soulevant des questions quant à l’application de la loi Darmanin sur l’immigration.

Un député marocain poursuivi pour débauche

Le député Yassine Radi, membre du parti de l’Union constitutionnelle (UC), son ami homme d’affaires, deux jeunes femmes et un gardien comparaissent devant la Chambre criminelle du tribunal de Rabat.