Le juge du tribunal d’instruction de Saragosse, Rafael Lasala, en charge de l’affaire Brahim Ghali, interrogera aujourd’hui Camilo Villarino, l’ancien chef de cabinet de l’ancien ministre des Affaires étrangères Arancha González Laya, et le lieutenant général de l’état-major général de l’armée de l’Air, Francisco Javier Fernández Sánchez, fait savoir La Razon.
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Villarino serait celui qui aurait ordonné à l’armée de l’air de ne pas soumettre Brahim Ghali aux formalités douanières à son arrivée le 18 avril dans un avion médicalisé sur la base aérienne de Saragosse. Selon le juge Lasala, aucun élément n’indique que le commandement militaire connaissait l’identité de la personne arrivée en Espagne « sans passeport diplomatique ou était exemptée pour quelque raison que ce soit du contrôle des passeports et des douanes ».
Le ministère public exercé par Antonio Urdiales, soutient pour sa part que les échanges sur WhatsApp entre Villarino et le général sont « tellement édifiants », car « l’un ordonne à l’autre de violer tous les principes du contrôle frontalier dans l’espace Schengen ». Pour le parquet, il s’agit d’un « plan parfaitement préparé par les supérieurs de Villarino et le général lui-même pour faire passer Ghali en Espagne ». Et d’ajouter que Villarino « n’a pas agi dans l’exercice légitime de sa fonction », provoquant ainsi une grave crise diplomatique avec le Maroc.
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L’ancien deuxième chef d’état-major de l’armée de l’air précisait au juge le 13 juillet que suivant les communications avec les Affaires étrangères, « il était personnellement chargé de transférer au chef général de la base aérienne de Saragosse l’ordre de ne pas contrôler les documents du chef du Front Polisario, arrivé en Espagne pour des raisons humanitaires ».
Quant à Villarino, il avait indiqué par écrit au juge qu’en réponse à la question du général Fernández Sánchez de savoir si « les procédures douanières ou d’immigration doivent être effectuées », il s’est limité à préciser « que cela n’était pas nécessaire, cette réponse étant parfaitement conforme à la fois à la pratique établie et à la législation en vigueur ».
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Le leader du Front Polisario a été admis le 18 avril à l’hôpital de San Pedro de Logroño, où il est resté jusqu’au 1ᵉʳ juin, date de sa comparution devant le juge de l’Audience nationale, avant de retourner en Algérie quelques heures plus tard.