Hajar "El Bahraoui" Brown
Hajar Brown, 27 ans, participe à la conférence Mulleres na cima, organisée par la Fondation Araguaney Puente de Culturas, l’USC et la mairie de Santiago dans la ville de Saint-Jacques-de-Compostelle. Celle qui a été révélée dans la série SKAM, avant de devenir mannequin et influenceuse sur les réseaux sociaux, a évoqué à cette occasion les situations racistes qu’elle a vécues à cause de son voile et de sa religion musulmane. « Je vis des discriminations et des situations difficiles… Mais au final, c’est la preuve que ce combat mérite d’être mené pour changer les mentalités. J’essaie de transmettre ce que je vis à des personnes à qui ce que je raconte peut leur sembler étranger », a déclaré Hajar à El Español.
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Et d’ajouter : « Les réseaux sociaux sont pour moi la clé de tout. Ils m’ont ouvert les portes du monde du travail, du savoir, du voyage… Mes réseaux sociaux sont comme mes clés et je ne veux pas les perdre. Depuis que j’ai commencé à intervenir sur les réseaux, je me sens moins censurée, moins gênée. Je gère cet espace de liberté et je me sens totalement moi-même. Ceux qui me suivent le font parce qu’ils apprécient mon discours et non parce que je suis jolie ou pas… Je ne suis pas qu’un discours, je ne suis pas qu’un voile, je ne suis pas que du féminisme islamique, de la politique… J’essaie d’aller au-delà de cette barrière qui s’établit involontairement ».
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La jeune actrice se demande si elle a besoin d’être « normale » pour être acceptée, parce que le port du voile, qui la rend « différente » des autres, « pèse beaucoup » dans la perception des autres envers elle. « Beaucoup de gens veulent savoir pourquoi nous mettons le voile et pourquoi nous avons décidé de vivre ainsi. Quand on leur explique, elles voient que nous avons une vie sociale normale, un peu comme les autres femmes de mon âge », explique la jeune femme qui évoque en outre quelques exemples de discriminations qu’elle subit au quotidien. « Tu montes dans le bus avec ton voile et tu vois comment tout le monde range ses affaires pour que tu ne t’assoies pas à côté d’eux, car personne ne veut s’asseoir avec toi sauf les enfants », dénonce Hajar.
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L’actrice parle aussi d’un enseignant qui « vous fait des commentaires grossiers simplement parce qu’il ne comprend pas pourquoi vous portez un foulard ». « Parfois, quand quelqu’un me regarde dans le métro, je me demande s’il me regarde parce qu’il est raciste ou parce qu’il me connaît. », précise-t-elle, ajoutant qu’elle continue aussi de subir des discriminations lors des castings. « Je postule toujours aux castings mais la plupart, pour le moment, n’ont pas porté leurs fruits. Donc, pour le moment, je travaille comme consultante et analyste sur plusieurs projets audiovisuels qui parlent d’islamophobie. C’est une facette qui me réconforte beaucoup car elle peut servir à quelque chose ».