Sahara : l’Espagne subit la crise entre le Maroc et l’Algérie

Moins d’une semaine après la visite d’État d’Emmanuel Macron à Rabat, au cours de laquelle le président français a réaffirmé le soutien de son pays au plan marocain d’autonomie du Sahara, l’Algérie a mis fin à plus de deux ans de blocus commercial avec l’Espagne, à l’exception du gaz. Alger avait suspendu ses échanges commerciaux avec Madrid, en réaction au changement de position de Pedro Sanchez sur le Sahara en faveur du Maroc.

Parallèlement, le pays d’Abdelmadjid Tebboune a suspendu ses relations commerciales avec la France. « Nous vous informons qu’à partir du 5 novembre 2024, les prélèvements à l’importation en provenance et/ou en provenance de France ne seront plus pris en charge par les banques locales, les opérations d’exportation vers la France seront également affectées », a révélé mercredi Xavier Driencourt, ancien ambassadeur de France en Algérie, dans un message sur X. Le lendemain, les autorités algériennes ont démenti l’information, relaie La Razón.

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Si les relations entre l’Algérie et l’Espagne semblent se normaliser au niveau commercial, elles restent toutefois tendues au plan diplomatique. Le 11 février dernier, les autorités algériennes avaient décidé de reporter sine die la visite à Alger du ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, à seulement 12 heures du début de celle-ci. Aussi, la coopération migratoire et dans la lutte contre le terrorisme entre les deux pays a-t-elle du plomb dans l’aile. La mesure de suspension par l’Algérie du traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération avec l’Espagne, n’a pas non plus été encore levée.

L’Espagne se retrouve, malgré elle, au milieu de la crise entre Rabat et Alger, avec le Sahara en toile de fond. Le Maroc attend un soutien clair de l’Espagne sur cette question avant de normaliser ses relations avec elle. Depuis que Pedro Sanchez a exprimé le soutien de l’Espagne au plan marocain d’autonomie du Sahara, dans une lettre adressée à Mohammed VI le 14 mars 2022, le président espagnol traine à reconnaitre officiellement la souveraineté du Maroc sur ce territoire.