Sartrouville : Mohamed, un héros handicapé abandonné par l’État

Le jeune homme a été poignardé au visage, au coude droit et dans le dos, au niveau de la moelle épinière le 2 mars 2021, où il célébrait ses 19 ans. Il avait secouru une adolescente qui se faisait agresser par un individu. Les faits se sont produits devant son domicile, dans le quartier du 84, rappelle Le Parisien. Élisabeth Moreno, alors ministre de l’Égalité des chances, avait contacté la famille du jeune homme pour lui témoigner son soutien et fait la promesse de leur trouver un logement adapté « au nouveau quotidien » de Mohamed. Mais depuis deux ans, la promesse n’a pas été tenue.

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Pour le moment, Mohamed vit tantôt chez son père, tantôt chez sa mère. Les parents du jeune homme sont séparés. Sa mère, Nassima, réside dans un F 5 au quatrième étage sans ascenseur à Conflans-Sainte-Honorine, et son père, Mustapha, vit dans un 35 m2 à Sartrouville. « Chez moi, c’est son frère de 20 ans qui est obligé de le porter jusqu’à l’appartement. Et chez son père, on n’a pas pu installer son lit médicalisé faute de place », explique sa mère. Son père attend une réponse à sa demande de logement au centre communal d’action sociale (CCAS) d’ici septembre. « On nous dit que je ne suis pas forcément prioritaire, on se sent un peu abandonnés », déplore Mohamed.

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De son côté, la municipalité assure accorder toute « l’importance » requise à ce dossier. Le ministère de l’Égalité et des chances promet quant à lui de se concentrer sur le cas de Mohamed dans les prochains jours. Depuis son agression, le jeune homme a subi trois nouvelles opérations et suit deux séances hebdomadaires avec un kiné. « Il y a des hauts et pas mal de bas. Heureusement, j’ai le soutien de ma famille, de mes amis. Aujourd’hui, je suis inapte aux métiers manuels, alors je réfléchis à une carrière dans la bourse. J’aime les chiffres, j’ai acheté des bouquins sur le sujet et j’ai repéré des formations, mais certaines ne se font qu’aux États-Unis et sont très chères », confie-t-il.

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Mohamed, fan de sport, rêve aussi de participer à des courses en fauteuil roulant. « Je pense aux Jeux paralympiques, je m’entraîne dur et sait-on jamais… », a déclaré Mohamed qui « en veut à mort » à son agresseur qu’il a croisé à nouveau au tribunal de Versailles en avril dernier. « Comment peut-on faire ça à un jeune si gentil, si poli ? Il s’est déchaîné sur mon fils, je suis écœuré. Il faut qu’il paie, qu’il soit lourdement condamné », lâche le père de Mohamed, encore sous le choc. Le procès devrait se tenir en 2024, selon Me Belarchi-Salma, l’avocate de la famille de Mohamed.