Fahed, 33 ans, contrôleur de gestion à Cholet (Maine-et-Loire) soupçonné d’avoir pris part à l’importation en France de deux tonnes de cannabis depuis le Maroc est désormais libre. Ainsi en a décidé vendredi la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Rennes, confirmant la décision du juge des libertés et de la détention de la même ville. En juin, le parquet avait affiché son opposition à une remise en liberté du trentenaire jusqu’alors jamais condamné. Par conséquent, sa détention provisoire avait été prolongée.
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Incarcéré depuis le 17 mai 2022, Fahed peut rentrer chez lui à Cholet et reprendre son travail. Il a vécu mal son incarcération. « Je vis un cauchemar depuis bientôt dix-huit mois, […] ça fait réfléchir », avait-il indiqué. Il n’a pu assister à « l’entrée à l’école de [s]on fils lourdement handicapé ». La mère de l’enfant a « vécu le tremblement de terre » survenu au Maroc le 8 septembre. Mais il ne pouvait pas « prendre de ses nouvelles ».
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Fahed était visé par une enquête ouverte à Lille (Nord), où « le déchiffrement d’une messagerie cryptée » avait permis de révéler « plusieurs trafics ». Son « commanditaire » ? Un homme résidant au Maroc qui mettait en contact « plusieurs individus » avec « des chauffeurs marocains qui passaient la frontière espagnole ». Ceux-ci déchargeaient les camions avant de mettre le cannabis dans plusieurs véhicules », le « stocker » ou le livrer « directement » à des destinataires.
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Fahed est, lui, soupçonné d’avoir été « en contact direct avec le commanditaire marocain » et d’avoir participé à « plusieurs voyages » depuis la frontière espagnole, afin de procéder à la « sécurisation de la marchandise ». À la barre, il avait dans un premier temps justifié ses déplacements par « des rendez-vous avec des prostituées », avant d’admettre qu’il avait été « impliqué contre son gré » dans ce trafic, fait-on savoir. Il a assuré n’avoir fait qu’exécuter « les ordres » avant d’admettre finalement « connaître le commanditaire marocain ».
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Après l’examen de sa situation jeudi 21 septembre 2023 par la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Rennes dans le cadre d’un référé-détention, une procédure qui permet au parquet général de maintenir un suspect en détention pour les besoins de l’enquête, le Choletais recouvre la liberté.