La plainte de la victime a été déposée avec l’assistance de son avocat, Me Arié Alimi, pour “violences volontaires […] en réunion, avec usage ou menace d’une arme, par personnes dépositaires de l’autorité publique […] à raison de l’appartenance ou de la non-appartenance, vraie ou supposée, à une prétendue race, une ethnie, une nation ou une religion déterminée de la victime”.
La vidéo de son interpellation, d’une violence inouïe, et devenue virale sur les réseaux sociaux, a choqué la toile, les hommes politiques et les autorités au plus haut niveau de l’État. Dès le lendemain de l’incident, le ministre de l’Intérieur français, Christophe Castaner, s’était aussitôt fendu d’un message d’apaisement, arguant que “toute la lumière (serait) faite” et que l’IGPN était déjà saisie de l’affaire.
Contrairement aux allégations des policiers retranscrits dans les procès-verbaux, l’avocat atteste que son client n’a jamais volé, ni tenté de s’échapper par la nage. À en croire Me Arié Alimi, Samir E. se serait d’abord jeté dans la Seine, “par peur de violences policières”. Une fois sur le rivage, il aurait été “immédiatement menotté par un fonctionnaire de police qui lui mettait également sa capuche sur la tête”. Le jeune homme aurait alors reçu “de nombreux coups de pied, poing et matraque, de la part de l’ensemble des fonctionnaires de police présents sur place”, au nombre de sept ou huit, “dont le commissaire divisionnaire d’Asnières”, accuse-t-il.
D’après l’avocat, deux points sont en contradiction avec les éléments retranscrits dans le procès-verbal par les policiers impliqués dans cette affaire. Dans le procès-verbal, il serait indiqué qu’un équipage de la Brigade anticriminalité (BAC) est d’abord appelé à 0 h 52 ce dimanche 26 avril, à la suite du signalement d’un témoin, faisant état d’un vol par effraction en cours sur un chantier Eiffage, dans la commune d’Asnières, et signalant aussi la présence d’un guetteur et de deux cambrioleurs.