Le député, neveu d’Abdelouahed Radi, ancien président du parlement, disait à El Ouafa, ministre chargé des Affaires générales et de la gouvernance, que le peuple marocain n’avait plus confiance dans l’action du gouvernement, mettant en garde celui-ci contre la hausse brutale des prix dans le pays, au nom des réformes.
Le ministre fait remarquer au parlementaire que la hausse des prix se fait selon les règles, affirmant qu’un pays qui va vers la déflation, se dirige tout droit vers la crise économique. La déflation est pire que la hausse des prix, précise El Ouafa, affirmant que le but de ces mesures est la protection de l’économie nationale.
Yassine Radi répond : "avec tous nos respects monsieur le ministre, vous n’allez pas nous faire comprendre l’économie". Le jeune député renchérit : "répondez-moi honnêtement. Vous pouvez vivre avec le SMIG, soit 2300 DH ?".
Abdelaziz Aftati prend la défense d’El Ouafa
Abdelaziz Aftati, tumultueux député du Parti Justice et Développement (PJD) s’interpose, appelant Yassine Radi, né selon lui avec une "cuillère d’argent dans la bouche", à rendre compte d’abord des centaines de hectares de forêt qu’exploite sa famille.
Pour Aftati, "celui qui a orchestré l’ajustement structurel des années années 1981 et 1984, ne peut pas aujourd’hui parler de la hausse des prix", renchérit le député référence à la famille du député âgé de 24 ans. Yassine Radi se touchait lui les épaules, ce qui signifie dans la culture marocaine, que la richesse de sa famille est le "fruit de la sueur de ses épaules".
Mohamed El Ouafa prend enfin la parole pour dire au député qu’il ne vivait pas avec le SMIG, appelant par la même occasion le très riche jeune parlementaire à donner un peu de sa baraka aux pauvres. La réponse du ministre soulève un tollé d’indignation au parlement.
Mohamed Sobhi, député de l’Istiqlal demande à El Ouafa de retirer les paroles prononcées, sinon ils allaient quitter l’hémicycle, avant de se diriger vers le ministre en enlevant sa veste pour en venir aux mains, sous prétexte qu’El Ouafa lui aurait dit en "darija" "sir tkeoued" (vas te faire foutre).
D’après nos sources, El Ouafa n’aurait pas prononcé les mots grossiers qu’on lui attribue. Un député PJD nous a même affirmé que certains députés avaient tout fait pour boycotter cette séance.