Au moment où plusieurs associations dont notamment l’Association marocaine des Droits Humains (AMDH), dénoncent le nombre réduit de vaccins commandés par le ministère de la Santé, la délivrance de ce précieux produit se fera dans les pharmacies uniquement sur présentation d’une ordonnance médicale. Cette condition posée par le ministère de tutelle n’a d’ailleurs pas tardé à faire réagir la profession.
Ainsi, la Confédération des syndicats des pharmaciens du Maroc (CSPM), fait observer que l’obligation de l’ordonnance n’aidera pas à encourager la population à se faire vacciner contre la grippe saisonnière, conformément aux recommandations de l’OMS. Pour leur part, les officines du royaume ont notamment dénoncé le coût élevé du vaccin fixé à 400 DH (comprenant les frais du médecin, du vaccin et l’acte de vaccination), ce qui pourrait exclure une bonne partie de la population.
Sur un autre volet, la Confédération des syndicats des pharmaciens du Maroc a dénoncé l’incapacité du ministère de tutelle à sécuriser l’approvisionnement du pays en quantités de vaccins suffisantes, malgré le contexte difficile de la pandémie du Covid-19. En effet, « L’offre cette année de Vaxigrip ne dépasse pas 300 000 doses contre 600 000 en 2019 » précise la CSPM dans le communiqué. Face à cette situation, la Confédération conclut que « cette ordonnance médicale obligatoire est une façon détournée pour le département de la Santé de mieux rationaliser la distribution des vaccins dont l’offre est limitée ».
Il faut préciser que le vaccin contre la grippe saisonnière porte deux sous-types viraux de la grippe A et de la grippe B. Ainsi, contrairement au vaccin trivalent de l’année dernière, celui de cette année est quadrivalent, et s’attaque donc à quatre souches du virus. Mais également, il « comporte une souche B additionnelle, et offre ainsi, selon son fabricant, une protection plus large », conclut le communiqué.