Ces feuilletons suivis religieusement par hommes, femmes et enfants dont les goûts, les comportements et l’imaginaire, sont influencés par ces productions, mènent parfois à de réels drames familiaux. Matensanich (Ne m’oublie pas), est ainsi à l’origine du suicide d’un enfant de neuf ans en mai et du décès d’un bébé en juin dernier.
Des sociologues marocains qualifient cette situation de phénomène social, poussant les Marocains à l’individualisme et à l’isolement devant le petit écran ou sur internet, aux dépens de la structure familiale traditionnelle.
La série et d’autres productions équivalentes sont aujourd’hui dénoncées par une partie de la société civile marocaine, et désignées de stratégie d’abêtissement de masse menée par les chaînes de télévision nationales.
Ces productions sont également condamnées en Turquie où la Direction des affaires religieuses évoque une "stratégie inspirée de la foi judaïque et contraire aux préceptes de l’Islam". Le premier ministre turc Recep Tayyip Erdoğan et d’autres personnalités locales, ont, à plusieurs reprises, condamné ces séries ne reflétant en rien la culture et les traditions turques.
Malgré ces condamnations, le ministère de la Culture turc s’enorgueillit d’avoir exporté 10.500 heures de séries en 2011, contre aucune en 2006. Les séries turques seraient ainsi suivies par 150 millions de personnes dans 76 pays, dont 80 millions sur LBC.