Une vingtaine de parlementaires marocains sont dans le collimateur de la justice. Ils sont poursuivis pour faux et usage de faux, abus de pouvoir, dilapidation et détournement de fonds publics.
Trois militants luttant contre les conditions de gestion et d’exploitation de la mine d’argent d’Imider, dans le sud-est du Maroc, théâtre depuis plus de 3 ans de sit-ins et de manifestations, ont été condamnés à trois ans de prison ferme par la cour d’appel de Ouarzazate.
Poursuivis pour, entres autres, constitution d’une bande criminelle, vol d’argent, rassemblement sans autorisation et coups et blessures prémédités, les militants, âgés de 21 à 25 ans, ont été arrêtés le 1er mars dernier alors qu’ils se dirigeaient en voiture en direction du lieu du sit-in.
Condamnés une première fois à 6 mois de prison ferme en mars dernier, les militants du collectif « Sur la voie de 96 », voient non seulement leur peine aggravée par la cour d’appel de Ouarzazate, mais en plus ils devront également s’acquitter de 180.000 dirhams de dommages et intérêts.
La mine d’Imider, ouverte depuis 1969, est la plus importante mine d’argent de toute l’Afrique avec une production annuelle de plus de 270 tonnes. Elle est la propriété de la Société métallurgique d’Imider, elle même appartenant au groupe Managem. En 2010, elle a réalisé un chiffre d’affaires de près de 829,2 millions de dirhams.
Le conflit entre les habitants du village d’Imider et la société gérant la mine dure depuis plus de 3 ans. Il est considéré par certains comme le plus vieux conflit au Maroc. Depuis le début, les habitants, dont des familles entières, campent au sommet du mont Ablan, d’où ils ont fermé les vannes de ce puits.
Parmi les revendications des manifestants, on retrouve bien sûr le recrutement des habitants du village. Les manifestants demandent à ce que 75% des emplois soient réservés à des habitants de la région, alors que la direction en propose, pour l’instant, "que" 60%.
Les villageois reprochent également à l’entreprise d’avoir asséché la nappe phréatique de la région. D’après Moha Ouberka, l’un des habitants du village interrogé par l’AFP, la nappe phréatique aurait connu une baisse de près de 60% entre juin 2004 et 2005. A cela, il faut ajouter l’utilisation d’eau polluée pour le traitement du minerai, surtout que son stockage n’obéirait, toujours d’après les habitants, à aucune norme de sécurité.
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