Les transferts de fonds des MRE devraient s’établir à 8,325 milliards d’euros, selon les prévisions de l’Office des changes pour l’année 2021, alors que la Banque mondiale avait annoncé un montant de 143 millions de moins. Dans tous les cas, avec ce montant record enregistré cette année, les transferts de fonds des MRE représentent désormais 7,4 % du PIB du Maroc, selon la Banque mondiale, cité par le journal El Confidential.
À lire : Les transferts des MRE en hausse de 42,5 % à fin septembre
C’est « la première source de revenus de la balance des paiements », devant les exportations automobiles (6 milliards d’euros), les phosphates (5,853 milliards d’euros) et le tourisme, fait savoir Íñigo Moré, analyste chez Remesas.org. Cette progression des transferts des MRE s’expliquerait par « la poursuite de l’élan de solidarité envers leurs proches au Maroc frappés par la crise sanitaire », indique Abdellatif Jouahri, gouverneur de Bank Al-Maghrib.
À lire : Transferts des MRE : record absolu cette année
À en croire Iñigo Moré, les raisons de ce boom des transferts enregistré depuis deux ans, sont ailleurs. « C’est parce qu’aujourd’hui, les MRE ne peuvent pas rentrer au Maroc et sont donc obligés d’envoyer l’argent par des mécanismes formels », souligne-t-il, ajoutant que « ces données mettent en lumière la contribution des MRE à l’économie marocaine ». « Faire par exemple le transfert via Western Union depuis l’Espagne peut représenter 9 % de la transaction, selon la Banque mondiale », soutient l’expert.
À lire : Arnaud Montebourg veut bloquer les transferts d’argent vers le Maroc
L’essentiel des fonds transférés par les MRE viennent de l’Europe, notamment de la France (35,7 % du total en 2020), de l’Espagne (9,2 %), et de l’Italie (9,1 % du total). La pandémie du Covid-19 a révélé le véritable volume des envois de fonds des MRE, ce que tente d’exploiter Arnaud Montebourg, candidat socialiste à la prochaine présidentielle française, pour faire pression sur les pays maghrébins dont le Maroc, pour les obliger à accepter les migrants en situation irrégulière qu’ils souhaitent expulser. « Les envois de fonds sont une manne pour eux, mais maintenant il faut leur dire : ’Assez !", a-t-il déclaré lors d’une émission.