
Face à la hausse continue des transferts de fonds des Marocains résidant à l’étranger (MRE) vers le Maroc, l’Union européenne s’apprête à prendre une directive pour réduire ces transferts via les banques marocaines implantées en Europe.
Après un record de 27 milliards de dollars transférés en 2008, les flux générés par les travailleurs marocains, tunisiens, libanais, égyptiens, jordaniens établis à l’étranger peuvent être perturbés en 2009 par la crise financière internationale. L’agence Standard & Poor’s qui a élaboré plusieurs scénarios fait des conclusions différentes d’un groupe de pays à l’autre en fonction de leurs degrés d’exposition à la manne transférée par les immigrés et de la provenance.
Les flux allant au Maroc et en Tunisie, dont 80% des travailleurs étrangers vivent en France et en Espagne, dépendent au premier degré de l’évolution de la situation dans la zone euro. Pour sa part, l’Egypte, dépendante de ce type de transferts à concurrence de 5% de son PIB, reste peu exposée à la déprime européenne ; les travailleurs égyptiens à l’étranger s’établissent en général dans le Golfe persique, une région susceptible de mieux résister à la crise financière grâce aux liquidités accumulées durant la période du pétrole cher.
En revanche, dans l’hypothèse extrême où ces flux de devises baisseraient de 50% en 2009, la détérioration du compte courant atteindrait 10 à 19% du PIB pour le Liban. C’est le pays le plus exposé aux flux de la diaspora. Le risque est presque identique pour la Jordanie en terme de détérioration du compte courant. Le Maroc supporterait une diminution de 3,5% de son compte courant. L’Egypte et la Tunisie en seraient quittes pour 2 à 3% de leurs PIB respectifs.
Les scénarios de Standard & Poor’s envisagent la détérioration du compte courant à raison d’une baisse de 20%, 30%, 40% et 50% des flux de transferts.
Source : Les Afriques
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