Ce sera d’ici là un combat de tous les jours et une dynamique permanente livrés par tous les intervenants d’un secteur fragilisé cette année par la guerre en Irak, les attentats commis un peu partout dans le monde et les actes barbares des obscurantistes, ennemis de l’Islam tolérant, perpétrés le 16 mai 2003 à Casablanca.
Le débat est ouvert autour d’une industrie qui a exigé et exigera des efforts gigantesques que ce soit de la part de l’Etat ou des professionnels impliqués dans une stratégie à laquelle tout citoyen marocain digne de ce nom doit souscrire.
Néanmoins, l’adage qui dit “il faut de tout pour faire un monde” ne s’applique-t-il pas à notre tourisme ?
D’énormes défaillances et lacunes, des mœurs d’un autre temps, de fâcheuses habitudes, des comportements douteux relevés ici ou là dans les milieux qui prétendent contribuer à l’essor du tourisme doivent être combattus sans arrêt voire éradiqués à jamais afin que le secteur connaisse l’assainissement tant souhaité.
Pratiques et autres agissements contraires non seulement aux lois mais également à l’éthique professionnelle,ont un impact négatif sur l’image de marque de notre pays à l’étranger, notamment chez les Tours opérateurs et lobbies d’agences de voyages qui hésitent mille fois avant de programmer la destination Maroc.
Il est certain que cette situation ne saurait durer indéfiniment car elle sape les efforts de l’Etat qui consacre des milliards aux campagnes promotionnelles et aux invitations d’éductours pour se familiariser et faire connaître le Produit Maroc.
Notre tourisme ne peut prétendre atteindre les objectifs que lui ont assigné les pouvoirs publics que lorsqu’on constatera que sur le terrain, les professionnels se sont pris en charge, optant de fait pour la transparence dans la gestion de leurs affaires et surtout en garantissant à leurs employés une formation adéquate-continue, assurant ainsi des prestations de niveau acceptables et de normes internationales.
La fait de continuer à tricher avec certaines règles sacro-saintes dont le législateur exige le respect par des professionnels du tourisme ayant bénéficié d’avantages dans le domaine de l’investissement, ne peut que porter atteinte à la crédibilité de notre politique touristique.
Il faut cesser de prendre le touriste pour une vache à traire. En revanche, notre devoir est de le traiter en tant qu’individu qui a privilégié la destination Maroc, laissant tomber en même temps d’autres destinations afin de découvrir sa culture, ses paysages, son histoire, ses arts culinaires et musicaux, bref ! Les Marocains qu’il souhaite connaître.
Ce n’est pas en “dépouillant” les touristes de leur argent par toutes sortes de pratiques répréhensibles et jamais sanctionnées (faites un détour chez certains bazaristes et autres commerçants d’artisanat) que l’on fidélisera une clientèle qui ne demande, en fin de compte, qu’à revenir dans un pays unique en Afrique.
D’ici 2010, un long chemin reste bien évidemment à parcourir. Mais pour qu’il le soit dans le bon sens, un changement des mentalités devient impératif, sinon urgent.
Libération