
Tourisme : le Maroc pense déjà à l’après covid-19
Le secteur du tourisme au Maroc reste l’un des plus touchés par la crise sanitaire actuelle, avec d’énormes pertes évaluées à des milliards de DH, selon la Confédération...
Le Maroc ne voit plus l’ombre d’un touriste en cette période où sévit le coronavirus. Les hôtels et les restaurants se sont vidés, au grand dam des professionnels du secteur.
"Il n’y a aucun avion. Dans certains hôtels, on trouve à peine deux chambres occupées. Aucun restaurant n’est ouvert ni aucune boîte de nuit. On n’a jamais vu ça", confie à Sputnik Lahcen Haddad, député et ancien ministre du Tourisme. Un avis que partage l’universitaire et spécialiste du tourisme, Moez Kacem. "Pour le moment, la situation est quasiment en arrêt, en hibernation, comme toutes les destinations touristiques mondiales", renchérit-il.
À en croire le chercheur, ce qui fait la particularité de cette situation, c’est qu’"on manque de visibilité concernant la fin de cette crise". "Dans les crises financières, on peut faire des estimations parce que les mécanismes financiers sont plus maîtrisés", explique-t-il. Du côté du Conseil national du tourisme, les prévisions sont au rouge. Le conseil prédit une chute globale de près de 6 millions de touristes (−98 %), avec pour conséquence une perte totale de 11,6 millions de nuitées pour les trois mois à venir (−80 %).
"La Confédération nationale du tourisme précise que le manque à gagner pourrait s’élever à plus de 50 milliards de dirhams (4 milliards d’euros) pour le secteur, dont seulement 13 milliards de dirhams (1,3 milliards d’euros) devraient incomber à la filière de l’hôtellerie. Le tout en sachant que les recettes du tourisme s’élèvent normalement à près de 76 milliards de dirhams (7,1 milliards d’euros)", fait savoir Moez Kacem.
Pour inverser la tendance, Lahcen Haddad dit avoir demandé au chef du gouvernement s’il était possible de louer les hôtels. L’ancien ministre propose de les transformer en centres de confinement, de quarantaine ou de santé. "De cette façon, on pourrait à la fois les maintenir en activité et avoir une capacité importante en matière de lits pour les victimes du coronavirus", estime-t-il.
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