En termes de progression, le Royaume fait cavalier seul comparativement à ses concurrents traditionnels. Pour la saison hiver 2006/2007, le Maroc a en effet augmenté sa part de marché de 18% alors que l’Egypte, la Tunisie et la Turquie accusent des baisses importantes : 8% pour la première sur l’Angleterre et 13% pour la seconde. La Turquie accuse pour sa part une perte de marché de l’ordre de 41%. La tendance pour le Maroc se confirme au niveau global. Alors que le pays a affiché un taux de croissance des arrivées de 12% en 2006, la Turquie accuse une baisse de 3% et Chypre de 2,6%. L’Egyte enregistre un taux de croissance de 4% et la Croatie, une destination en vogue, une progression d’à peine 4%. « Même si certains de nos concurrents ont des capacités d’investissement supérieures aux nôtres, nous réalisons de meilleures progressions », explique le directeur général de l’ONMT, Abbas Azzouzi.
La Tunisie par exemple, qui se positionnait devant le Maroc sur le marché français il y a trois ans, est bien derrière lui aujourd’hui. Le nombre de touristes allemands sur le Maroc a également progressé de 11% en 2006 alors que la Turquie et l’Egypte stagnent sur ce même marché.
Ces résultats sont-ils le fruit de la stratégie mise en œuvre ?
« La politique menée a permis d’atteindre des objectifs aussi bien en termes quantitatifs que qualitatifs », explique Azzouzi. Une meilleure connaissance des marchés grâce à la concentration des efforts sur cinq destinations européennes, un choix « judicieux » de partenaires et une politique de comarketing avec les tour-opérateurs étrangers sont à l’origine de cette croissance. « De 2003 à 2006, les recettes touristiques sont passées de 20 à 53 milliards de dirhams et le nombre de touristes additionnels atteint le million ».
Le taux de croissance des arrivées de 12% est nettement supérieur à celui du tourisme mondial qui est de 4% en moyenne. Sur le plan qualitatif, l’image de la destination a subi « un véritable lifting ». « Le Maroc figurait rarement comme une destination prioritaire. Actuellement, il devient un partenaire de nombreux TO ». Le Maroc amorce un tournant.
Après une première étape de construction et de lancement de destinations (Agadir, Saïdia, Fès...), le pays souhaite aller sur de nouveaux fronts. Plusieurs nouvelles destinations balnéaires devraient être offertes dans les prochains mois. Ce qui implique un travail de fond pour les positionner et des efforts de lancement. Saïdia et Taghazout s’ajouteront aux destinations balnéaires méditerranéennes plus anciennes et donc mieux ancrées.
D’autres destinations citybreak (escapades de 48 heures, en général le week-end) devraient également être commercialisées. Pour cela, il faudra ajuster l’offre aérienne. Autre chantier de taille, considéré comme un levier de croissance, celui d’Internet. Mais c’est également sur le front de la diversification que des efforts son attendus. Jusqu’à présent, faute de moyens suffisants, la promotion touristique s’était limitée à cinq pays européens. Pour ses initiateurs, il s’agissait de « concentrer les efforts pour davantage d’efficacité ».
En 2007, d’autres marchés devraient être investis. L’Office prévoit de s’attaquer à la côte-est américaine en « définissant des niches potentielles ». Le Moyen-Orient est aussi une des destinations ciblées. Faute d’un circuit de distribution organisé, le Maroc devra y rechercher des partenaires. En Russie, très potentielle touristiquement (les Russes aisés voyagent plus et dépensent beaucoup) , des contrats avec des TO doivent être signés. La Chine et le Japon figurent également au programme. Sur chacun de ces marchés, la stratégie promotionnelle et marketing sera adaptée. Parallèlement, une politique de fidélisation de la clientèle est en cours d’élaboration. Le Maroc adopte ainsi une nouvelle approche et entend se renforcer sur les marchés internationaux.
Plus de recette TPT
Pour 2007, les recettes de la TPT (Taxe sur la Promotion Touristique) s’élèveront à 90 millions de DH contre 65 millions en 2006. 10 à 15% des hôteliers ne paient pas la TPT alors qu’elle est obligatoire. Rappelons que cette taxe a été réformée. Sa gestion a été confiée à la Trésorerie générale.
L’Economiste - Amale Daoud