Les rumeurs et les campagnes de dénigrement visant les villes du Nord du Maroc sur les réseaux sociaux, portent préjudice à l’activité touristique dans cette région prisée par les touristes pendant la saison estivale.
Alors que la grand-messe du tourisme battait son plein, le week-end dernier à Fès, les chiffres du secteur pour le premier trimestre de l’année sont venus conforter l’optimiste ambiant. L’activité touristique va de records en records et la saison s’annonce sous les meilleurs auspices. L’euphorie risque-t-elle d’être freinée par les récentes tentatives d’attentats ?
S’il est trop tôt pour l’affirmer, les professionnels restent pour leur majorité sereins. Et pour cause, à fin mars, les arrivées se sont inscrites en hausse de 7% par rapport à la même période de l’année précédente. En tête des visiteurs, les Français, toujours, avec 458.000 arrivées. Les MRE, qui préfèrent habituellement la période estivale, n’atteignent pas le tiers, avec 383.000 arrivées. L’observatoire du tourisme a relevé plus de 3,8 millions de nuitées enregistrées dans les établissements classés, soit une hausse de 14%. Pour le seul mois de mars, la progression est de 18%, confirmée par la demande britannique qui explose (+41%) et la reprise du marché espagnol après une légère baisse les deux premiers mois.
Pour le premier trimestre, la quasi-totalité des destinations, Marrakech en tête, ont bénéficié de cette embellie et enregistrent des croissances à deux chiffres. La ville ocre reste la destination la plus prisée du Royaume, avec une augmentation de 20% à près de 1,5 million alors que Casablanca se positionne deuxième en niveau de croissance (15%). La perle du Sud qui affiche une hausse de 8% reste toutefois deuxième par le nombre de nuitées (près de 1,1 million). Le marché britannique, sur lequel le département de Douiri table en force, demeure le plus porteur.
Il aura augmenté de 41% en termes de nuitées (pour 106.000 visiteurs), pour des arrivées toujours plus nombreuses (54%). Les Français, qui restent néanmoins premiers clients du pays, ont totalisé 1,4 million de nuitées dans les établissements classés (+14% par rapport à la même période en 2006). Confondus, les deux pays participent à hauteur de 62% à la performance globale. Les autres marchés ont tous enregistré des croissances à deux chiffres à l’exception des Belges et des Arabes qui sont par contre venus un peu moins nombreux (respectivement -2 et -3%).
L’élargissement de la capacité hôtelière n’est pas en reste. Celle-ci a été augmentée d’environ 5% ce qui n’a pas empêché le taux d’occupation de gagner 4 points pour atteindre 48% avec des pics toujours à Marrakech (67%) et Agadir (+64%). Les passagers internationaux ayant transité par le Maroc suivent aussi la même tendance avec une croissance de 23%. Ils sont effectivement plus de 2,1 millions à avoir emprunté les aéroports internationaux du Royaume. Si le hub de l’aéroport Mohammed V accapare toujours la majorité des passagers avec 46%, les aéroports des principaux pôles touristiques, en l’occurrence Marrakech Ménara et Agadir Al Massira, drainent respectivement 31 et 12%.
Rappelons qu’en 2006, le secteur a battu tous les records avec plus de 6,55 millions de touristes. Les arrivées, dont près de la moitié était constituée de MRE, se sont inscrites en hausse de 12% par rapport à 2005. L’activité jugée très satisfaisante par l’observatoire du tourisme ne pourra que continuer sur son trend haussier, tous les indicateurs étant au vert. Avec une croissance continue à deux chiffres, il faut croire que l’on s’achemine sûrement vers les 10 millions de touristes.
L’Economiste - A.B.
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