
Apparu pour la première fois en Israël il y a plus de trois décennies, le poisson-lion (Rascasse volante), une espèce dangereuse, se rapproche des eaux marocaines.
Lorsque diplomatie et affaires se rejoignent, la politique a un autre goût ! L’Agence spéciale Tanger-Méditerranée (TMSA) vient de décrocher samedi dernier la gestion exclusive des ports de la Guinée équatoriale, dont celui de Malabo et Bata.
Ce petit Etat d’Afrique centrale, d’à peine 28.000 km2, compte 500.000 d’habitants, a un balcon sur l’océan Atlantique. Coincé entre le Cameroun et le Gabon, sa petite taille en fait aussi un gros fournisseur de ressource énergétique, pétrole, gaz naturel et bois principalement.
En ces temps de crise, ce type de profile économique ne laisse pas indifférent. Chinois, Brésiliens, Russes, Français… s’activent déjà dans la prospection pétrolière, BTP, télécom… A son tour, Rabat a signé le 18 avril trois conventions à Malabo. Transport, finance, immobilier, industrie, santé… Ces accords viennent dans la foulée de la visite royale achevée jeudi dernier.
D’après le contrat de concession portuaire, TMSA devra « assurer la gestion des ports pour le compte de l’Etat et de l’Agence d’exploitation des ports ».
A part l’assistance technique, le volet promotion et commercialisation sera également pris en charge. Ce contrat implique aussi l’encaissement des redevances et autres taxes portuaires…
Il ouvrirait, éventuellement, une voie royale à TMSA, dans le capital de l’Agence équato-guinéenne des ports. Il serait judicieux de la verrouiller juridiquement afin de ne pas réitérer un Air Sénégal bis. D’autant plus qu’un autre deal est dans le pipe. Un mémorandum de coopération financière a été signé. Marocains et Equato-Guinéens envisagent de créer une caisse de dépôt. Et serait d’après des sources officielles, « conçue et structurée selon le modèle de la CDG ». Cette coopération financière pourrait s’étendre en créant d’autres fonds liés à l’immobilier, au tourisme et la filière bois. Des projets sont déjà identifiés : travaux d’aménagement de la corniche de Malabo, de l’île de Corsicon et le développement de la ville de Kogo.
Le troisième accord signé par les ministères des Affaires étrangères respectifs des deux Etats porte sur plusieurs secteurs : industrie, transport, éducation, santé, assainissement, télécommunications, agriculture, énergie, mines… Une prochaine réunion de la commission mixte de coopération sera marquée par la signature d’autres accords.
Autant dire que ce sont de nouveaux marchés d’expansion. Du moins pour les entreprises marocaines déjà présentes dans des pays africains. C’est le cas par exemple de Maroc Telecom, Attijariwafa bank ou encore le Groupe FinanceCom… D’autres opérateurs, plus discrets, s’activent déjà en Guinée équatoriale. La plus en vue est Somagec, qui a d’ailleurs bâti le port de Malabo. Elle ne se contente pas du BTP. Une compagnie du même groupe, quant à elle, exporte des camions made in China.
Ce nouvel « Eldorado », ne l’oublions pas, est mené d’une main de fer par un ex-lieutenant colonel. Teodoro Obiang Nguema Mbasogo dirige la Guinée équatoriale depuis août 1979. Même si le FMI prévoit un taux de croissance du PIB de 5% en moyenne entre 2005-2010, l’espérance de vie ne dépasse pas les 42 ans. Malgré 3230 dollars par PNB/hab, éducation et santé sont à la traîne. Le climat des affaires demeure par ailleurs difficile.
Source : L’Economiste - F. F.
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